URGENCE GAZA

Gaza : l’hôpital Nasser au bord de la rupture

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Fonds Régional Urgence Gaza

Chapo

Grâce à vous, nos équipes peuvent continuer d'agir pour sauver des vies dans la région de Gaza.

je donne au Fonds Régional d'Urgence Gaza

Elina Pelekanou, psychologue MSF à Gaza (suite)

« MSF propose une prise en charge psycho-médico-sociale complète et gratuite. Le médecin s'occupe des problèmes somatiques des patients (douleurs aux articulations, à la tête, à l'estomac, au dos, tremblements, énurésie, faiblesse générale, vomissements...), il donne des psychotropes et réfère les cas médicaux trop lourds.

La travailleuse sociale gère l'aide alimentaire et matérielle (kits d'hygiène, matelas, couvertures...) Elle met les patients en relation avec le réseau d'aide et assistance existant (ONG, associations locales).

Après la guerre, les gens venaient à notre rencontre, par le bouche à oreille ou bien envoyés par d'autres ONG. Ils étaient en quête d'un soutien psy pour leurs enfants principalement, mais aussi d'une aide matérielle.

Fin avril, 90 personnes étaient sur la liste d'attente, on a dû la geler et augmenter le nombre de psys. J'étais seule au début, aujourd'hui nous sommes cinq. Et nous avons pu prendre de nouveaux cas récemment.

Juste après la guerre, MSF a proposé des sessions psychologiques spéciales aux personnels de secours (ambulanciers, pompiers...). Cette population avait été très traumatisée.

Ils ont risqué leur vie, ont été eux-mêmes ciblés, ont vu des choses terribles. Ils avaient été surmenés aussi : en 22 jours de guerre, ils en ont fait autant qu'en trois ans d'activités normales.

Mais ils n'avaient pas pu se permettre de pleurer jusque là.

Les employés de MSF ont aussi été débriefés afin de pouvoir « vider leur sac » et être soutenus après tout ce qu'ils avaient enduré. Tous étaient et sont encore épuisés. Certains ont perdu un proche, ou leur maison ou préparé leurs enfants à la mort...

Nos thérapies nécessitent en moyenne cinq ou six sessions, 15 maximum, quelques fois plus, mais cela reste exceptionnel. Nous suivons les cas modérés et sévères et nos patients savent qu'une fois leur dossier clos, ils peuvent toujours revenir vers nous en cas de besoin. Je me pose souvent la question de savoir si l'on soigne vraiment ces gens alors que les traumatismes et le stress sont continus ici.

Nos patients ont beaucoup de force et de ressources, mais les rechutes sont fréquentes. Certes il y a des améliorations très nettes de leur état, mais on ne les soigne pas. Cela serait irréaliste, avec des thérapies courtes et dans un tel contexte, de le croire. Et, au vu des besoins actuels, une seule ONG proposant des soins cliniques ne suffit pas à couvrir l'ensemble des besoins. »


Dans les six mois qui ont suivi la fin de la guerre, MSF a mené 1 155 consultations psychologiques et pris 198 nouveaux patients en charge. En parallèle, 369 patients ont été vus en sessions de groupe ou individuelle (consultations uniques).

 

 

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