Ebola en Guinée : MSF tente de limiter la propagation de l’épidémie et renforce ses équipes

Une unité d'isolation des patients atteints par le virus Ebola en République démocratique du Congo en 2009.
Une unité d'isolation des patients atteints par le virus Ebola, en République démocratique du Congo, en 2009. © Luis Encinas/MSF

En réponse à l’épidémie d’Ebola qui frappe la Guinée, Médecins Sans Frontières continue de renforcer ses équipes afin d’apporter des moyens supplémentaires dans les localités du sud du pays touchées par le virus, Guéckédou et Macenta. 30 personnes sont déjà sur place, et d’autres médecins, infirmiers et spécialistes de l’hygiène et de l’assainissement devraient les rejoindre dans les jours qui viennent.

Jusqu’à présent, treize échantillons ont été testés positivement pour le virus de l’Ebola, une fièvre hémorragique virale extrêmement mortelle. D’autres échantillons sont en cours d’analyse. Des cas suspects ont également été repérés dans les pays voisins, la Sierra Leone et le Liberia, mais aucun n’a encore été confirmé par laboratoire. Le dernier bilan officiel du ministère de la Santé guinéen fait état de 86 cas suspects, dont 60 décès.

« En collaboration avec le ministère de la Santé, nous avons mis en place une structure spéciale de dix lits dans la ville de Guéckédou et nous avons démarré les travaux à Macenta. Il est essentiel que tous les patients présentant des symptômes de la maladie soient pris en charge rapidement et isolés de la communauté ». a expliqué Marie-Christine Ferir, coordinatrice d’urgence de Médecins Sans Frontières. Actuellement, dix patients sont hospitalisés avec des symptômes d’Ebola à Guéckédou.

« Nous mettons tout en œuvre pour traiter les patients avec dignité, tout en protégeant la communauté et la famille d’une éventuelle contamination », a précisé Marie-Christine Ferir. La maladie se transmet principalement par contact intime avec le patient, par le sang, les selles, la salive. L’équipe tente donc de limiter au maximum les contacts à risque entre les patients et leur famille tout en maintenant les liens familiaux.

Par ailleurs, les équipes se concentrent sur la recherche de « cas contacts », les personnes qui ont été en relation directe avec les patients atteints d’Ebola et qui auraient pu contracter la maladie. « Des médecins spécialistes de la maladie se rendent à pied dans les villages aux alentours des localités où des cas ont été détectés pour repérer les personnes qui présentent des symptômes de la maladie et les diriger vers une structure médicale pour leur procurer des soins », a détaillé Marie-Christine Ferir. Bien qu’il n’existe pas de traitement contre l’Ebola, les soins médicaux peuvent diminuer les symptômes, empêcher la progression de la maladie, ou apaiser les souffrances des patients.

Des promoteurs de la santé sensibilisent également la communauté aux modes de propagation de la maladie et aux mesures à prendre pour éviter la contamination. « Nous voulons à tout prix éviter que la population ne panique, et c’est important pour ça de transmettre toutes les informations nécessaires pour comprendre la maladie et comment s’en protéger », a complété Marie-Christine Ferir.

Ce week-end, MSF a acheminé 33 tonnes de matériel via deux avions charter, qui ont permis de mettre en place les structures d’isolement et d’apporter des médicaments pour les prochaines semaines d’intervention, ainsi que des équipements de protection des équipes.
 

Médecins Sans Frontières est présente en Guinée depuis 2001, au travers de projets de lutte contre le VIH/sida à Conakry et le paludisme à Guéckédou, ainsi que des interventions d’urgence. Au cours des dernières années, l’organisation médicale a notamment répondu à des épidémies de choléra et de méningite.

Notes

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