Les réfugiés en ont été informés depuis un moment. Des médiateurs MSF leur ont d’abord expliqué que l’accès au camp sera libre, qu’il n’y aura pas de contrôle à l’entrée. « Ce camp ne doit pas être fermé », insiste André Jincq, adjoint responsable de programmes à MSF. Les médiateurs leur ont aussi indiqué que sur le nouveau site, le camp de la Linière, ils seront logés dans des abris en bois et que dans chaque « quartier », ils auront à disposition des blocs sanitaires équipés de WC et de douches avec eau chaude.
Cette réponse a été apportée aux besoins essentiels des réfugiés mais MSF a jugé tout aussi important d’aménager des lieux de vie dans des espaces communautaires. C’est là que les associations venant en aide aux réfugiés pourront installer des cuisines, monter une école, un espace de jeux. De fait, la population du camp de Grande-Synthe compte de nombreuses familles et plus d’une centaine d’enfants.
Si MSF a conçu ce camp, elle ne va pas pour autant le gérer. D’autres associations peuvent s’en charger et la mairie de Grande-Synthe a mandaté une association pour cela. « Nous avons construit ce site pour apaiser une situation de crise dans laquelle le gouvernement refusait d’intervenir », explique André Jincq.
Face à l’inaction des pouvoirs publics, le maire de Grande-Synthe avait en effet sollicité MSF en décembre pour répondre à l’afflux de migrants et de réfugiés dans sa commune. MSF avait répondu à cette situation d’urgence en apportant des améliorations aux infrastructures sanitaires et en dispensant des soins médicaux dans le camp du Basroch. Puis, en janvier, les équipes logistiques de MSF avaient lancé les travaux sur le site de la Linière. Maintenant qu’ils sont terminés, MSF va se concentrer sur les activités médicales et le suivi des personnes vulnérables. Dans ce nouveau site, MSF donnera des consultations, des soins infirmiers et des soins de santé mentale dans des salles aménagées dans un des bâtiments existants.