Le personnel de MSF a essayé de garantir les soins médicaux et la protection du patient, selon le droit international et les coutumes en vigueur dans la société yéménite.
Ces menaces à l’encontre de notre personnel ainsi qu’au déroulement des activités dans l’hôpital nous ont obligé ce mercredi 20 juin à suspendre les activités médicales dans l’attente d’explications et de garanties officielles que cet incident ne soit qu’un acte isolé.
Cet événement est une violation flagrante de la garantie de soins dispensés en toute sécurité à tous les patients dans les structures médicales MSF. L’association applique une politique rigoureuse d’interdiction des armes dans les structures médicales où elle travaille et considère que cet incident est une violation des lois et des accords qui régissent le respect des structures hospitalières et de la mission médicale.
Depuis le mois d’avril, MSF gère un centre de référence et de prise en charge chirurgicale d’urgence au sein de l’hôpital Al-Wahda, à Aden. Au cours des deux derniers mois, MSF traité gratuitement plus de 200 patients. 80% d’entre eux, dont des femmes et des enfants, souffraient de traumatismes liés à la violence, notamment des blessures par balle et des brûlures dues à des explosions.
Chaque jour, les équipes MSF réalisent une moyenne de sept interventions pour des cas d’urgence vitale. Environ la moitié des patients est originaire d’Aden, la plupart des autres patients venant de villes de Jaar et Lawdar, dans le gouvernorat avoisinant d’Abyan. Tous sont soignés, sans discrimination politique ou religieuse.
MSF cherche à l’heure actuelle à instaurer un dialogue constructif avec tous les acteurs locaux afin de garantir qu’un incident de ce type ne se reproduira pas. En tant qu’organisation médicale indépendante et impartiale, MSF n’agit que dans le but exclusif de fournir les meilleurs soins médicaux possibles à ses patients.
MSF a décidé de suspendre ses activités dans son centre chirurgical pendant trois jours, afin d’évaluer les implications de cet incident en termes de sécurité et d’obtenir des garanties de la part des représentants des différentes communautés et des autorités locales. MSF appelle tous les acteurs au Yémen à respecter les principes du droit international humanitaire ainsi que l’éthique médicale universelle, qui prévoient le respect et la protection des structures médicales et de leurs personnels, en tant que lieu de soins pour tous les patients, quelle qu’elle soit leur appartenance ethnique, religieuse ou politique.
MSF est présente au Yémen depuis 1986 et sans interruption depuis 2007. Aujourd'hui, l'association mène des activités médicales et chirurgicales dans les gouvernorats d’Aden, Abyan, Al-Daleh et Al-Bayda, dans le sud du pays, ainsi que dans ceux d'Amran et Hajjah, dans le Nord.
Pour ses activités au Yémen, MSF n’accepte les financements d’aucun gouvernement et a choisi de compter uniquement sur des dons privés.