Le 28 mai 2020, la ville de Macomia est mise à sac. Quatre employés MSF travaillaient dans le centre de santé peu avant qu'il ne soit saccagé et incendié. « Je me suis enfui quand j'ai entendu des coups de feu autour de Macomia. La seule option était de s'échapper par la brousse derrière l'hôpital. Toute la ville courait dans cette direction. Nous étions au moins un millier de personnes. On aurait dit la fin du monde » décrit avec horreur un membre de l'équipe MSF, pris entre les tirs.
Ce jour-là, vingt-sept employés de l'association vivant à Macomia ont fui avec la population, en évitant les balles perdues alors que les combats s'intensifiaient autour d'eux. Alors que les insurgés entraient dans le village, toutes les routes ont été bloquées à l'entrée et à la sortie de Macomia. Si aucune perte humaine n'est à déplorer parmi le personnel, le traumatisme est important.
« Les gens couraient à travers une forêt dense - des endroits où aucun être humain n'était allé auparavant. C'était une végétation sauvage avec beaucoup d'épines. Beaucoup d'enfants se sont perdus dans la panique. J'ai vu une femme avec un bébé qui essayait de descendre la colline. Elle a été obligée de poser son enfant pour descendre une corniche. À ce moment-là, des tirs ont éclaté à proximité. Elle hurlait à l'aide, implorant qu'on lui passe son bébé mais personne ne pouvait l'aider. Les gens couraient, terrifiés ».