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Explosion de violence à Bangui, en République centrafricaine : l’insécurité empêche les blessés d’accéder aux hôpitaux

Hôpital Général 27 septembre 2015 William Daniels/Panos Pictures
Hôpital Général, 27 septembre 2015 © William Daniels/Panos Pictures © William Daniels/Panos Pictures

Depuis le 26 septembre, Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA) est en proie à une nouvelle éruption de violence. Malgré les obstacles, notamment sécuritaires, les équipes de Médecins Sans Frontières maintiennent leur présence et prennent en charge les blessés qui parviennent - difficilement - à rejoindre l’une de nos trois structures médicales de la ville.

A l’origine suscitées par l'assassinat d'un chauffeur de moto-taxi, les représailles et la violence se sont depuis généralisées et propagées à d’autres quartiers de la ville : manifestations contre le gouvernement de transition en place, heurts notamment avec les forces internationales*, mouvements de foule, barricades et barrages routiers érigés, bâtiments détruits et pillés, y compris les bases d’ONG internationales.

Les équipes MSF travaillant depuis plusieurs mois ou années dans le camp de déplacés de Mpoko et dans les hôpitaux Castor et Général de Bangui y ont activé les plans d'urgence afin de faire face aux afflux de blessés. Entre le 26 et le 28 septembre, près de 84 patients ont pu être pris en charge et/ou stabilisés sur nos structures de Mpoko et de Castor. Dans le même temps, 97 blessés ont été reçus à l’Hôpital Général, l’une des rares structures chirurgicales et traumatologiques de référence encore opérationnelles à Bangui. « Parmi la centaine de blessés reçus, 15 étaient des cas graves et deux étaient déjà décédés à leur arrivée. La majorité ont été blessés par balle, mais nous avons aussi pris en charge des blessures par arme blanche ou explosions de grenade et opéré 45 patients », décrit Thomas Lauvin, coordinateur médical MSF à Bangui.    

« Du fait de l’insécurité, nos ambulances ne circulent plus. Lorsque c’est possible, nous assurons les transferts de patients, en taxi, vers nos structures. Mais la plupart des blessés, des malades, des patients en général doivent les rejoindre par leurs propres moyens, à pied ou en moto. Ainsi, le 28, aucune femme n’est venue accoucher à Castor, alors que normalement 30 bébés y naissent, en moyenne, chaque jour » constate Emmanuel  Lampaert, chef de mission MSF en RCA. Le 27, tous les accès étant bloqués, les blessés du quartier PK5, de Castor et de Mpoko n’ont pas pu être transférés vers l’Hôpital Général et certains sont décédés sur place. De même, dans la nuit du 27 au 28, seuls 15 blessés ont pu rejoindre la structure. « Au vu de ce qui se passe en ville, le nombre de blessés qui parvient jusqu’à nous semble faible. Nous pensons que - malheureusement - nombre de personnes n’ont pas du tout accès aux soins d’urgence à Bangui aujourd’hui ; soit parce qu’elles ne parviennent pas à rejoindre les structures de santé, soit parce que nous ne pouvons pas accéder à elles », conclut Thomas Lauvin.

Autre conséquence de la violence et de l’insécurité : des mouvements de population en quête de sécurité ont lieu à partir de certains quartiers de Bangui vers les camps de déplacés préexistants. Ainsi, les équipes MSF de Mpoko - site en place près de l’aéroport international de Bangui depuis la crise du 5 décembre 2013 - ont constaté l’arrivée de plusieurs milliers de personnes ces derniers jours.

* MINUSCA et Sangaris

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Retrouvez notre dossier consacré à la crise frappant la République centrafricaine.

Notes

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