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VIH/sida : Faute d’argent, les patients en danger

Au moment où le Fonds Mondial de lutte contre le VIH/sida le paludisme et la tuberculose supprime son financement pour 2011 MSF tire la sonnette d’alarme. 
© Kenneth M Tong

Au moment où le Fonds Mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose supprime son financement pour 2011, MSF tire la sonnette d’alarme. 

Suite à une baisse des fonds alloués à la lutte contre le VIH/sida, le Fonds Mondial est dans une situation financière catastrophique. Pour la première fois depuis sa création il y a 10 ans, le Fonds Mondial a donc décidé hier de supprimer son financement pour 2011 en raison d’un manque de ressources.

MSF demande au Fonds Mondial et aux bailleurs de débloquer immédiatement les ressources nécessaires pour la prise en charge des millions de personnes atteintes du VIH/sida, de la tuberculose ou du paludisme.

Le Fonds mondial va mettre en place un « mécanisme de financement transitoire » devant permettre aux pays ayant des interruptions dans leurs programmes de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, de pouvoir demander un financement pour couvrir les besoins les plus urgents. Pour le VIH/sida, ces fonds devraient permettre de garder les patients déjà sous traitement, mais ils ne suffiront pas à traiter les nouvelles personnes séropositives en attente de traitement. De même, la prise en charge des formes résistantes de tuberculose devrait être elle aussi restreinte.

Dans les pays où MSF travaille, les effets de la baisse des financements se font sentir. Par exemple, le Cameroun et le Zimbabwe vont bientôt manquer de financements pour continuer le traitement des patients déjà sous antirétroviraux. Au Mozambique, au Malawi et en Ouganda, les dernières normes OMS recommandant le traitement plus précoce des patients (CD4 < 350), l’utilisation de meilleurs médicaments, et la mise sous antirétroviraux de toutes les femmes enceintes séropositives pendant leur grossesse ne pourront pas être appliquées. Par ailleurs, le Fonds mondial a demandé à certains pays, dont le Kenya, le Lesotho et l’Afrique du Sud, de ne pas déposer de demandes de financements en 2011 à cause du manque de ressources. Pourtant, le nombre de personnes n’ayant toujours pas accès au traitement dans ces pays est respectivement de 48%, 34% et 51%.

Au vu de la baisse des financements observée depuis deux ans dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, il est urgent de considérer sérieusement la création d’une taxe sur les transactions financières. Il s’agit aujourd’hui d’un des seuls moyens de disposer de fonds pérennes et durables pour le financement des principaux enjeux de santé au niveau international.

Notes

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