Quels sont les premiers effets visibles sur la population de la série de sanctions économiques et commerciales imposées depuis un mois au Niger ?
Il y a tout d’abord des craintes sur les risques de flambée des prix des denrées alimentaires alors que nous traversons la période de soudure agricole, c’est-à-dire le moment où les prix sont déjà habituellement au plus haut, avec beaucoup de difficultés rencontrées par les familles les plus pauvres pour subvenir à leurs besoins. Une partie des céréales consommées au Niger est importée des pays voisins comme le Nigeria, le Bénin, le Togo et le Ghana, tandis que de nombreuses denrées exportées vers le Nigeria transitent par le Niger ou y sont produites comme le mil, les haricots et d’autres denrées. Des camions de vivres et de marchandises sont actuellement bloqués aux frontières du Nigeria et du Bénin, et la mise à l’arrêt de ce commerce régional ne peut qu’aggraver les niveaux déjà élevés d’insécurité alimentaire au Niger mais aussi dans toute la région affectée. 3,3 millions de personnes, soit 13 % de la population nigérienne, font face à une situation d’insécurité alimentaire sévère.