Depuis plusieurs jours, la grande majorité des hôpitaux qui dépendent, comme MSF, de groupes électrogènes nécessitant du carburant pour fonctionner, sont en effet contraints de réduire leurs services, et risquent de fermer leurs portes à cause des pénuries. « Nous faisons face à la même situation que les autres hôpitaux de Port-au-Prince, nous ne pourrons pas faire fonctionner nos structures médicales au-delà de quelques semaines si nous n’avons pas accès au carburant. Par ailleurs, du matériel médical, dont nous avons aussi besoin pour continuer de prendre en charge les cas de choléra et assurer des soins à la population, se trouve actuellement bloqué au port », explique Mumuza Muhindo, Responsable des activités de MSF en Haïti.
La réapparition du choléra, officiellement confirmée le 2 octobre, inquiète également les équipes de Médecins Sans Frontières. L’organisation reçoit une centaine de patients suspects tous les jours depuis la semaine dernière au sein des quatre centres de traitement installés dans les quartiers de Turgeau, Drouillard à Cité Soleil, Champ de Mars, et Carrefour, avec une capacité totale de 205 lits. « L’eau insalubre est l’un des principaux vecteurs de propagation du choléra, donc les conséquences d’un manque d’eau potable dans ce contexte de résurgence de la maladie sont désastreuses. Sans eau potable, sans traitement et sans une bonne gestion des déchets, le risque d’une flambée de la maladie est très important et il faut y procéder de toute urgence », raconte Auguste Ngantsélé, coordinateur médical chez MSF en Haïti.