MSF appelle la Thaïlande à cesser le rapatriement forcé des Hmongs au Laos

MSF demande aux autorités thaïlandaises de prendre les mesures nécessaires pour garantir les droits des réfugiés du camp de Petchabun.
© Francesca Di Bonito

MSF demande aux autorités thaïlandaises de prendre les mesures nécessaires pour garantir les droits des réfugiés du camp de Petchabun.

Bangkok, Paris, le 31 octobre 2007.

Médecins Sans Frontières (MSF) appelle le gouvernement thaïlandais à cesser le processus de rapatriement forcé des 7500 réfugiés hmongs originaires du Laos, confinés dans un camp de la province de Petchabun, au nord de la Thaïlande. Ces réfugiés, qui affirment avoir fui les violences et les persécutions sont terrorisés à l'idée de devoir retourner de force dans leur pays.

Alors qu'elle est la seule organisation présente dans le camp, MSF demande au gouvernement thaïlandais d'engager un processus d'examen des cas individuels, sous le contrôle d'un organisme tiers indépendant et reconnu tel que le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR). Cet organisme devrait évaluer la légitimité de leurs craintes, prendre en compte leur demande de statut de réfugié et de protection, et enfin, garantir le caractère volontaire de tout rapatriement au Laos.

« Les réfugiés hmongs que nous prenons en charge dans ce camp depuis 2005 nous disent constamment qu'ils ont peur d'être renvoyés au Laos, explique Gilles Isard, chef de mission MSF en Thaïlande. Ils sont en effet menacés chaque jour d'un renvoi imminent dans leur pays, sans véritable garantie pour leur sécurité. Il s'agit là non seulement d'une violation des normes internationales sur le rapatriement des réfugiés, mais aussi d'un manque élémentaire de respect pour la dignité et la sécurité de ces personnes vivant dans la peur. »

En mai 2007, les gouvernements thaïlandais et laotien ont signé un accord qui autorise la Thaïlande à refouler les demandeurs d'asile hmongs-laotiens à leur arrivée.
En septembre, ils ont annoncé leur intention de rapatrier de force les réfugiés hmongs avant fin 2008 et ce, sans aucun contrôle indépendant.
Les réfugiés hmongs que nous prenons en charge dans ce camp depuis 2005 nous disent constamment qu'ils ont peur d'être renvoyés au Laos,
explique Gilles Isard, chef de mission MSF en Thaïlande
Selon le droit international, les individus craignant pour leur vie et leur sécurité ne peuvent être rapatriés de force. En outre, tout rapatrié doit pouvoir bénéficier de garanties quant à sa sécurité. Aucune de ces deux conditions n'est remplie pour les réfugiés du camp de Huai Nam Khao.

La principale demande des réfugiés Hmongs exprimée lors des consultations médicales conduites par nos équipes est la protection. Ils expriment, en effet, une grande inquiétude quant à la perspective d'un retour forcé au Laos. Pour beaucoup d'entre eux, cette situation produit une souffrance psychologique intense.
Si notre équipe tente de les soulager à travers des soins adaptés, elle ne peut en revanche répondre à leur demande première d'être entendus dans leurs craintes et protégés d'un retour forcé.
C'est la le sens de la prise de parole de MSF: alerter d'une situation face à laquelle nous sommes impuissants et pousser les autorités thaïlandaises à accepter la présence d'une organisation tiers comme le HCR qui puisse juger du bien-fondé des demandes des Hmongs de Petchabun et s'assurer du respect de leurs droits.

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