2021, c’est le tragique bilan de dix années de guerre en Syrie. C’est aussi, mais pas seulement, une crise alimentaire et nutritionnelle sans précédent à Madagascar, onze jours de bombardements massifs sur la bande de Gaza, la prise de pouvoir des Talibans en Afghanistan, Haïti en proie à la violence, et une nouvelle fois frappé par un séisme destructeur... et la pandémie de Covid-19 qui continue de mettre à mal les systèmes de santé. 2021, ce sont aussi nos équipes à pied d’œuvre auprès de celles et ceux qui en ont le plus besoin à travers le monde. Rétrospective en images de quelques-unes de nos interventions humanitaires menées cette année.
À Samos, en Grèce, près de 3 500 personnes exilées vivent entassées dans un centre prévu pour en accueillir moins de 650. La plupart ont trouvé refuge dans des tentes de fortune dans une forêt à proximité. Elles y vivent au milieu des poubelles, des rats et des scorpions, avec un accès très réduit à l’eau et l’assainissement.
Seco Jallow est arrivé en France récemment, il vit dans les rues de Paris et dort sous un pont. Pour se faire soigner, il a consulté l’un des médecins de la clinique mobile de MSF qui circule dans la ville et ses environs, et qui a été mise en place lors de la seconde vague de Covid-19 en France.
Amatou a fui les violences qui ont éclaté en janvier à Bangassou, en République centrafricaine. Comme plus de 13 000 personnes, elle s’est réfugiée dans le village de Ndu, en République démocratique du Congo, de l’autre côté de la rivière Mbomou. La jeune fille de 25 ans est enceinte et présente des complications. Elle est transportée en pirogue, puis en ambulance MSF, jusqu’à l’hôpital de l’université de Bangassou, où les cas les plus sévères sont pris en charge.
Une sage-femme prend en charge Amatou à l’hôpital de l’université de Bangassou, en République centrafricaine.
France Beldo, 31 ans, a été blessée à la main et à l’épaule lors des combats qui ont éclaté à Bangui, en amont de l’élection présidentielle en République centrafricaine en décembre 2020. De nombreuses balles perdues ont été retrouvées dans son jardin, comme celle-ci.
« On ne peut pas vivre dans une telle violence tout le temps, avec le bruit des armes. La peur est en train de gagner les gens, on ne peut plus sortir dehors. »
Portrait de Solomon, originaire d’Abderafi, un village à la frontière entre le Tigré et la région Amhara, en Éthiopie. L’homme de 34 ans a été détenu et blessé par une milice locale. Après avoir assisté au meurtre de deux de ses collègues, il s’est enfui pour rejoindre le Soudan voisin, et le camp d’Um Rakuba où MSF intervient.
« Les conditions de vie dans le camp sont terribles : il n’y a pas assez de nourriture et des pénuries d’eau, les gens vivent dans des abris sans couverture, sans rien. »
L’équipe médicale de MSF composée de médecins, d’infirmiers et de kinésithérapeutes, fait le point sur l’état des patients admis au centre Covid-19 de l’hôpital Al-Kindi, à Bagdad, en Irak.
À São Gabriel da Cachoeira, au Brésil, l’équipe de la clinique mobile de MSF visite à domicile les patients déchargés et ceux en quarantaine car positifs à la Covid-19.
« On discute avec la famille des malades, on leur explique que l’état de leur proche ne s’améliore pas toujours du jour en lendemain et qu’eux aussi doivent se protéger car ils vivent tous sous le même toit. »
Portrait d’une vieille dame vivant dans une maison de retraite de Tripoli, au Liban, où l’équipe mobile de MSF vaccine les personnes âgées contre la Covid-19.
Des centaines de personnes ont trouvé refuge dans les bâtiments en cours de construction de l’université de Shire, dans la région du Tigré, en Éthiopie. Depuis novembre 2020, le Tigré est en proie à une guerre civile entre les forces gouvernementales et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT).
Portrait de Wagiha avec ses enfants. La famille vit désormais dans l’école primaire de la ville d’Abi Adi, dans le centre du Tigré. Dans la région, les écoles servent à héberger les personnes déplacées par les violences.
Vue générale du camp 25 de Junho pour les personnes déplacées dans la province de Cabo Delgado, en proie aux violences à la suite de la montée en puissance de groupes djihadistes dans le nord du Mozambique.
Un homme et une femme construisent une hutte dans le camp pour personnes déplacées de Mapupulu. Ils ont fui les violences dans la province de Cabo Delgado.
Une voiture MSF est chargée sur plusieurs pirogues afin de traverser la rivière Uélé, dans la zone de santé de Bondo en RDC, où l’association mène une campagne de vaccination contre la rougeole.
Mesure du périmètre brachial d’un jeune enfant souffrant de malnutrition aiguë sévère dans la commune de Ranobe, district d’Amboasary, à Madagascar. Dans le sud-est du pays, la population fait face à une crise alimentaire et nutritionnelle sans précédent.
Des femmes font la queue devant l’une des cliniques mobiles de MSF, installées dans la commune de Ranobe et dans d’autres villages isolés afin de prendre en charge les cas de malnutrition.
Vue aérienne du camp pour personnes déplacées de Bentiu, au Soudan du Sud, qui accueille plus de 100 000 Sud-Soudanais ayant fui les violences dans le pays.
Après l’éruption du volcan Nyiragongo quelques jours plus tôt, des habitants de Goma quittent leur quartier pour rejoindre la ville de Sake, à une vingtaine de kilomètres de là.
Distribution d’eau dans la ville de Sake, où le choléra est endémique et où des centaines de milliers de personnes ont trouvé refuge après l’éruption du volcan Nyiragongo.
Portrait de Habiba et son père. La petite fille de 10 ans vit avec un diabète de type 1 et doit s’injecter de l’insuline deux fois par jour. Elle conserve l’insuline chez elle, dans une glacière, et a appris à s’administrer le médicament toute seule.
À Gaza, une jeune femme marche dans les décombres d’un immeuble partiellement détruit par un bombardement aérien (gauche). Un homme âgé se tient debout au milieu des ruines de son quartier à Gaza. Onze jours de frappes israéliennes massives, de nuit comme de jour, ont causé des dégâts immenses dans l’enclave au mois de mai (droite).
Une embarcation avec 93 personnes à son bord tente de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes. Elles seront secourues le 12 juin par les équipes de MSF en charge des opérations de recherche et de sauvetage à bord du Geo Barents.
Wael Abdul Jabbar Mahyub tient dans ses bras ses jumelles Heba et Malath, prises en charge au sein de l’unité spéciale pour les nourrissons de l’hôpital Al Jamhouri à Taiz, au Yémen.
Un homme âgé, positif à la Covid-19, respire sous oxygène et reçoit des soins à l’hôpital national de Rakka, dans le nord-est de la Syrie.
Vitalii Gorbachov montre le traitement qu’il doit prendre pour soigner la tuberculose multirésistante qu’il a contractée. L’homme de 56 ans vit dans le village de Chudniv, dans la région de Zhytomyr en Ukraine, où les équipes MSF lui rendent visite à domicile.
Portrait d’Oleksandr Nazin, travailleur social pour MSF, dans sa maison de Zhyomyr en Ukraine. Avocat de profession, il a commencé à travailler pour l’association par hasard. Avec le reste de l’équipe, ils essaient de comprendre et de réduire les barrières à l’accès aux soins des patients souffrant de tuberculose dans la région.
Toktosun Asanov, promoteur de santé, se rend au centre de santé d’Uch-Dobo à Batken-Oblast au Kirghizistan. MSF y aide le ministère de la Santé à améliorer les soins maternels et infantiles ainsi que la prise en charge des maladies non transmissibles.
Deux femmes vont chercher de l’eau en bordure du camp de déplacés de Kyein Ni Phyin, dans l'État de Rakhine au Myanmar.
Au Niger, des étangs d’eau sont mis à disposition des pêcheurs pour qu’ils puissent attraper et vendre du poisson, afin d’assurer leurs revenus. Dans la région, le changement climatique a un impact sur la production de nourriture et sur les maladies infectieuses comme le paludisme.
Portrait de Melfran Herrera, biologiste pour MSF, en train de chercher des larves d’anophèles dans l’un des marais de l'État de Sucre, dans le nord-est du Venezuela. La densité des larves lui permet de mettre en place des stratégies efficaces pour prévenir le paludisme.
Un bateau gonflable vide en mer Méditerranée.
Des rescapés à bord du Geo Barents, le navire de secours de MSF qui opère en Méditerranée centrale.
Octavie Braza, 33 ans, présente des complications lors de son accouchement au centre de santé de Nzacko, en République centrafricaine. Quelques heures plus tard, elle met au monde un petit garçon. Le village de Nzacko est resté inaccessible aux organisations humanitaires pendant la majeure partie de l’année 2021 à cause des combats en cours dans la zone.
Ngohennen vit dans le camp d’Ortese, dans l’Etat de Benue au Nigeria, où près de 5 000 personnes ont trouvé refuge. Elles ont été déplacées à la suite d’une nouvelle vague de violences qu’a connue la région en avril. Une partie vit entassée dans une école, tandis que les autres dorment dehors, sans aucune protection.
« C’est ici que je dors avec mes quatre enfants. Nous avons fui parce que nous avions peur pour nos vies. Mon mari essaie de trouver du travail dans les champs pour qu’on puisse les nourrir. »
Une femme marche avec un enfant dans un camp informel de réfugiés à Aden, dans le sud du Yémen.
Portraits de Rawabi (gauche), 37 ans et d’Ihsan (droite), 44 ans. Les deux hommes ont développé une tuberculose multirésistante et ont bénéficié d’un nouveau traitement basé uniquement sur des comprimés et non des injections.
« Cela fait presque 10 mois que je prends ces médicaments et je vais très bien. Le chemin est encore long, mais j’espère y arriver. Les comprimés que je prends sont une bénédiction en comparaison avec les injections qui étaient très douloureuses. »
Vue sur l’école coranique de Bambari, en République centrafricaine, où vivent désormais trois familles nombreuses déplacées par les combats.
Vue générale du camp Delmas 103, installé dans une école de Port-au-Prince pour les personnes déplacées par les violences en cours dans la capitale.
Une école de Saint Pierre de Baradères partiellement détruite par le tremblement de terre du 14 août en Haïti. Le séisme, d’une magnitude de 7.2 sur l’échelle de Richter, a fait plus de 2 200 morts. Dans la commune de Baradères, des milliers de maisons ont été endommagées.
Portraits d’Omar Bouba (gauche), 12 ans, Apsatou Youmusa (centre), 10 ans, Aliwo Youmusa (droite), 11 ans. Pendant plusieurs mois, la ville de Bambari en République centrafricaine a été l’épicentre des combats qui ont éclaté à l’occasion de l’élection présidentielle de décembre 2020. En juin, près de 8 500 personnes ont été expulsées du camp de déplacés où elles vivaient et ont trouvé refuge près d’une mosquée de la ville.
« Nous avions une belle vie avant, mais en 2014, tout a explosé. Il y avait des massacres partout. Nos voisins ont été tués et la mosquée où nous allions a été détruite. Nous avons finalement réussi à partir et à sauver nos vies. Je ne retournerai jamais à Bangui. Nous avons vu trop d'atrocités, tous nos souvenirs sont teintés de sang et de destruction. »
La Voie Lactée s’élève au-dessus des carcasses de bateaux utilisés par les personnes migrantes pour traverser la mer Méditerranée et atteindre les côtes de l’île italienne de Lampedusa.
Portrait d’Ayaan*, secourue par les équipes du Geo Barents le 20 septembre. Elle effectuait la traversée de la Méditerranée sur une petite embarcation avec 54 personnes. Arrivée en Libye en janvier 2020 après avoir traversé la Somalie, l’Éthiopie et le Soudan, elle a été séquestrée par des trafiquants et torturée à de multiples reprises, avant de réussir à s’échapper et rejoindre l’Europe.
Portrait de Baptiste*, 24 ans, Sophie*, 27 ans, et leur nouveau-né de sept semaines, Bienvenu*, à bord du Geo Barents.
« En Libye, j’ai été le témoin de beaucoup de violences, de violences sexuelles, de viols collectifs. J'ai été enlevé et séquestré, ma mère a été obligée de vendre le seul terrain qu’elle avait pour payer la rançon demandée par mes ravisseurs et me sauver la vie. Sophie n’a reçu aucun soin médical pendant sa grossesse et a dû accoucher à la maison. Il n’y a pas de soins pour les gens comme nous en Libye, ils nous ont traités comme des ordures. Pour eux, les chiens ont plus de valeur que nous. »
Portrait de Kazal et son fils dans la maison familiale de Mossoul. Kazal est sage-femme à l’hôpital Nablus, soutenu par MSF.
Un homme dans l’une des rues de Mossoul. En octobre 2016, l'offensive militaire pour reprendre la ville alors aux mains de l'État islamique débute. Elle durera neuf mois et fera des milliers de morts et de blessés. Plus d’un million de personnes seront déplacées par les combats. Aujourd’hui, le système de santé peine à se reconstruire et MSF continue de soutenir plusieurs établissements de santé, dont la maternité de l’hôpital Nablus, à la périphérie de la ville.
Un homme d’origine irakienne porte son enfant emmitouflé dans un sac de couchage donné par des bénévoles polonais à la frontière avec la Biélorussie.
Des femmes assistent à une séance de sensibilisation à l’hygiène à la clinique MSF de Kahdestan à Herat, dans l’ouest de l’Afghanistan.
Une patiente prend un bain de soleil à l’extérieur du centre Covid-19 de Herat.
Dans la soirée du 23 octobre, un bateau pneumatique avec 95 personnes à son bord a été secouru par les équipes du Geo Barents juste avant qu’il ne soit intercepté par les garde-côtes libyens.
Dans sa maison de Kuom, au Soudan du Sud, Ajok Atak tient son bébé Yel dans les bras tandis qu’un membre de MSF mesure le périmètre brachial de l’enfant.
Diawara Fatouma Dicko (droite) travaille au centre de santé de Yirimadio à Bamako. Elle explique à une patiente les mouvements pour réaliser une autopalpation des seins afin de s'assurer de l'absence d'anomalies.
Une infirmière de MSF s’occupe d’un patient atteint du choléra au centre de traitement du choléra (CTC) de Kano, au Nigeria. Le pays a connu trois épidémies majeures au cours des deux dernières décennies.
Portrait de la jeune Zara, atteinte de paludisme et prise en charge à l’hôpital d’Aweil, soutenu par MSF.
Portraits de Kelay Kuol Machar (gauche), 26 ans, et Magdalena Thom (droite). Elles vivent toutes les deux dans des villages isolés de la région d’Aweil. MSF y a mis en œuvre un programme de chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS). Près de 14 000 enfants en ont bénéficié durant la première année, malgré des inondations inhabituelles et la précocité de la saison du paludisme.
« L’hôpital est loin et les gens attendent la dernière minute pour se faire soigner. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est prier. Quelquefois c’est trop tard et ils ne reviennent jamais. »
Le 22 décembre 1971, un groupe de médecins et journalistes français crée l'association Médecins Sans Frontières : une organisation médicale d’urgence, libre de sa parole et de ses actes.
Signature de la charte de Médecins Sans Frontières, à Paris, en décembre 1971.