Malaria and Paediatrics care in Aweil

Awol Deng (28), a mother to 5 kids came from Aweil Town directly to the hospital with her 13 years old boy Luka Ngong Nor. He has been tested positive for malaria with fever and compulsion. Awol is very grateful as MSF treated in April already another son with malaria and pneumonia. “Whenever I come, I can stay and sleep one night and my kids recover”. As a wife of a soldier, she could visit the military hospital. But there is no medication and no proper care.

© Peter Bauza

3 jours de marche

Au Soudan du Sud, rejoindre l’hôpital peut prendre des heures, voire des jours.

Depuis plusieurs mois, les équipes MSF sont de nouveau témoins de flambées de violences au Soudan du Sud, malgré la signature d’un accord de paix et la composition d’un gouvernement d’union nationale, censées mettre fin à la guerre civile qui a éclaté dans le pays en 2013. L’accès aux soins de santé est extrêmement difficile dans ce pays, même dans les régions relativement épargnées par les affrontements. Le photoreporter Peter Bauza s’était rendu fin 2017 dans la ville d’Aweil, dans le nord-ouest du pays, une région où les structures de santé sont quasi inexistantes. Reportage.

Anger est désormais rassurée. Son fils âgé d’un an va mieux, après avoir été pris en charge par les équipes MSF dans l’hôpital général d’Aweil. Lors de son admission, il présentait un paludisme et une anémie sévères et nécessitait une transfusion sanguine.

« Soudainement, mon fils ne voulait plus jouer, il était amorphe, il avait de la fièvre et des boursouflures », détaille sa mère.

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Anger et son fils dans l’hôpital général d’Aweil.
Anger et son fils dans l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza

Anger s’était auparavant rendue à deux reprises dans un centre de santé privé, à proximité de son foyer. Le sirop qui avait été administré à son fils n’avait eu aucun effet sur son état de santé. Le traitement était pourtant coûteux, près de 1 300 livres sud-soudanaises, soit environ 7 euros. Une somme pour Anger et sa famille, même si, selon elle, ils ont « tout ce qu’il faut », avec près de 70 vaches, de nombreux moutons et quatre hectares pour cultiver le sorgho et d’autres légumes. L’état de son fils l’a finalement décidée à faire les trois heures de marche pour se rendre à Aweil. « MSF a sauvé la vie de mon fils », conclut-elle.

Anger et son fils devant un tukul, une habitation traditionnelle de cette région du Soudan du Sud.
Anger et son fils devant un tukul, une habitation traditionnelle de cette région du Soudan du Sud. © Peter Bauza
Anger et son fils entament le voyage de retour, qui durera une heure dans la boue.
Anger et son fils entament le voyage de retour, qui durera une heure dans la boue. © Peter Bauza

Quand les équipes de Médecins Sans Frontières ont commencé à travailler dans l’hôpital d’Aweil en 2008, les taux de mortalité chez les enfants étaient alarmants au Soudan du Sud. Ils ont depuis baissé, mais les enfants de moins de cinq ans restent hautement vulnérables à de nombreuses maladies, comme le paludisme, la malnutrition ou les infections respiratoires, et représentent près de 70 % des consultations MSF à l’hôpital d’Aweil, structure médicale de référence pour une population estimée à environ 1,3 million de personnes.

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Agan et son fils dans un lit de l’hôpital général d’Aweil. L’enfant reçoit une transfusion.
Agan et son fils dans un lit de l’hôpital général d’Aweil. L’enfant reçoit une transfusion. © Peter Bauza

Agan a marché du lever du soleil jusqu’à une heure avancée de la nuit pour parcourir les quelque 80 kilomètres qui séparent le village de Gok Machar de la ville d’Aweil. Elle est allongée sur un lit à côté de son enfant, qui reçoit une transfusion sanguine. « Nous avions une bonne vie, de la nourriture, de la joie. Maintenant, tout est différent », explique-t-elle. Son mari, un soldat, est décédé il y a quelques années lors d’un affrontement à la frontière avec le Soudan.

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Les transfusions sanguines sont nécessaires pour les enfants atteints d’une anémie sévère.
Les transfusions sanguines sont nécessaires pour les enfants atteints d’une anémie sévère. © Peter Bauza

Depuis, la famille tente de survivre au mieux, mais avec seulement 2 hectares à cultiver pour 9 personnes, la nourriture vient à manquer. Agan doit, comme de nombreuses femmes de la région, collecter du bois de chauffe qu’elle revend sur les marchés, pour espérer acheter des légumes.

Vue des rues de la ville d’Aweil.
Vue des rues de la ville d’Aweil. © Peter Bauza
Vue des couloirs de l’hôpital général d'Aweil.
Vue des couloirs de l’hôpital général d'Aweil. © Peter Bauza
Vue de l’arrière-cour de l’hôpital.
Vue de l’arrière-cour de l’hôpital. © Peter Bauza

La banque de sang de l’hôpital joue un rôle crucial dans la réduction de la mortalité infantile, et permet notamment de traiter les enfants atteints d’anémie provoquée par le paludisme, comme le fils d’Agan. Les proches des patients doivent donner leur sang pour que le système en place puisse fonctionner, en l’absence de banque de sang centralisée au Soudan du Sud.

Atok et sa mère dans l’hôpital général d’Aweil.
Atok et sa mère dans l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza
Atok et sa mère dans l’hôpital général d’Aweil, soudan du sud.
Atok et sa mère dans l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza

Atok attend dans une salle de l’hôpital, accompagnée de sa mère. Elle a marché une journée et une nuit entière pour arriver à Aweil, malgré de fortes contractions et une poussée de fièvre causée par le paludisme. Elle est enceinte, devrait accoucher sous peu et se dit rassurée d’être arrivée à l’hôpital. Il n’y a pas de sage-femme compétente dans son village et c’est ici qu’elle a donné naissance à son premier enfant, avec le soutien des équipes MSF.

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Un gardien contrôle les informations des visiteurs à l’entrée principale de l’hôpital général d’Aweil.
Un gardien contrôle les informations des visiteurs à l’entrée principale de l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza

Près de 5 000 accouchements sont réalisés chaque année par les équipes MSF, qui peuvent gérer les complications et pratiquer des césariennes, une opération qui mobilise des ressources rares.

Achol et son enfant, né prématurément, dans l’hôpital général d’Aweil.
Achol et son enfant, né prématurément, dans l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza
Achol et son enfant, né prématurément, dans l’hôpital général d’Aweil.
Achol et son enfant, né prématurément, dans l’hôpital général d’Aweil. © Peter Bauza

Les soins particuliers des nouveau-nés sont également dispensés par les équipes MSF. Le premier enfant d’Achol, 20 ans, est né prématurément, ce qui le rend d’autant plus vulnérable. C’est cette raison qui a poussé Achol, sur les conseils de sa mère, à venir à Aweil depuis son village situé à trois heures de marche. Son enfant y a reçu des soins de santé qui comprennent notamment une nutrition adaptée, quand Achol reçoit des recommandations sur l’alimentation de son enfant et sur la meilleure façon de pouvoir lui fournir une quantité suffisante de lait maternel.

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William, accompagnée de sa mère et de son enfant. Ils sont venus faire ausculter l’enfant âgé de quelques jours à peine, après le décès de sa mère lors de l’accouchement.
William, accompagnée de sa mère et de son enfant. Ils sont venus faire ausculter l’enfant âgé de quelques jours à peine, après le décès de sa mère lors de l’accouchement. © Peter Bauza

Faire la route et arriver à temps à l’hôpital est une question vitale pour les habitants des villages entourant Aweil. William, un jeune père de 25 ans, est venu pour faire ausculter sa fille née il y a 4 jours. La mère du bébé est décédée en donnant naissance, au bord d’une route boueuse. Après avoir tenté d’accoucher en vain dans son village, situé à trois jours de marche d’Aweil, à l’aide d’une accoucheuse traditionnelle, la jeune femme et sa famille ont décidé de se mettre en route pour l’hôpital. Elle avait 19 ans.

Une mère et son enfant, fiévreux et certainement touché par le paludisme et l’anémie à Aweil au Soudan du Sud
Une mère et son enfant, fiévreux et certainement touché par le paludisme et l’anémie. © Peter Bauza
Une mère et son fils de 13 ans, certainement victime d’une crise de paludisme
Une mère et son fils de 13 ans, certainement victime d’une crise de paludisme. © Peter Bauza
Une mère et son enfant, potentiellement touché par une méningite à Aweil.
Une mère et son enfant, potentiellement touché par une méningite. © Peter Bauza

Depuis 12 ans, la présence des équipes de Médecins Sans Frontières a contribué à faire baisser les taux de mortalité maternelle et infantile de la ville et de la région d’Aweil. Cet hôpital et ce travail nous rappellent également que si les attaques et les violences contre les populations peuvent diminuer un temps, la question de l’accès aux soins de santé reste une préoccupation quotidienne pour les habitants du Soudan du Sud.

Notes