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MSF renforce sa réponse face à l’épidémie d’Ebola en Guinée

Les membres de l'équipe médicale s'habillent avec des vêtements de protection avant d'entrer dans la structure de soins. 1er avril 2014
Les membres de l'équipe médicale s'habillent avec des vêtements de protection avant d'entrer dans la structure de soins. 1er avril 2014 © Amandine Colin/MSF

MSF a lancé une intervention d'urgence et continue de renforcer ses équipes pour répondre à l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en Guinée. À ce jour, les autorités sanitaires guinéennes ont signalé 134 cas suspects et 84 décès.

52 membres du personnel international travaillent aux côtés du personnel guinéen et en coopération avec le ministère de la Santé. Les équipes interviennent à Conakry, ainsi que dans les villes de Guékédou et de Macenta, dans l'est du pays.

A l’heure actuelle, 19 patients sont soignés dans les unités d’isolement de MSF, dans ces trois lieux d’intervention. Les équipes sont composées de médecins, d’infirmières, d’épidémiologistes, d’experts en eau et assainissement, ainsi que d’agents de promotion de la santé et de psychologues.

« Nos efforts visent à contenir l’épidémie, en détectant et en isolant les malades du reste de la population, explique Anja Wolz, coordinatrice d'urgence de MSF à Conakry. Bien qu'il n'y ait pas de traitement pour cette maladie, on peut réduire la mortalité très élevée en s'attaquant aux symptômes. Ceci comprend l'administration d'une perfusion aux patients qui arrivent déshydratés parce qu’ils ont la diarrhée. Nous nous assurons également qu'ils ne souffrent pas d’une autre maladie, comme le paludisme ou une infection bactérienne telle la typhoïde ».

Alors que le taux de létalité de la souche Zaïre du virus Ebola peut atteindre jusqu'à 90 % (selon l'OMS), il varie en fonction de l'évolution de chaque épidémie.

« Nous avons appris à travers nos expériences passées que nous pouvons augmenter de 10 à 15 % les chances de survie des patients avec un bon soutien médical. Mais s’ils restent à la maison, le taux de létalité atteint généralement 90% », explique Michel Van Herp, épidémiologiste de MSF à l’est de la Guinée.

Dans la capitale Conakry, MSF a mis en place une unité d'isolement dans l’enceinte de l'hôpital de Donka, qui a une capacité de 20 lits. Huit patients y sont actuellement pris en charge. Une formation a été organisée pour le personnel de l'hôpital Donka sur la maladie, les symptômes, les mesures d'hygiène à mettre en place et sur ​​la manière de réaliser le triage efficace des patients. Une autre formation sera bientôt organisée pour les bénévoles de la Croix-Rouge afin d'améliorer la gestion des enterrements et la désinfection des maisons des personnes touchées. L'équipe de MSF compte également envoyer des agents communautaires pour enquêter sur les alertes de cas potentiels dans la ville.

A Guéckédou et Macenta, 11 patients sont actuellement pris en charge dans les deux unités d’isolement de MSF. Outre l’isolement et les soins aux patients, une activité importante consiste à investiguer les alertes faisant état de potentiels nouveaux cas. Ainsi, les équipes de MSF se rendent dans les villages afin de référer les cas suspects vers les unités d’isolement. Lorsqu’un malade est référé, sa maison est ensuite désinfectée. Il faut également faire le suivi des « contacts », c’est-à-dire les personnes qui ont été en contact avec les malades.

Les équipes MSF informent les communautés sur la maladie, sur les mesures à prendre pour se protéger et prévenir la propagation du virus. Des messages de promotion de la santé sont diffusés, invitant la population à respecter les règles d’hygiène de base. En effet, le simple fait de bien se laver les mains peut réduire le risque de transmission de manière significative. MSF s’assure également que la gestion des corps et l’enterrement des personnes décédées se déroulent selon des procédures strictes. Enfin, des psychologues apportent leur soutien aux familles des victimes ainsi qu’au personnel de santé local.

A ce jour, deux laboratoires sont arrivés dans le pays : l’un à Conakry en provenance de l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal ; l’autre à Guéckédou appartenant au Bernhard-Nocht Institute of Tropical Medicine de Hambourg, en Allemagne. Ces laboratoires permettent un dépistage rapide des patients dits suspects.

« Nous mobilisons toutes nos ressources disponibles mais il est important que la réponse s’intensifie afin de combattre cette épidémie de manière efficace, explique Anja Wolz. Il faut que les autres acteurs se mobilisent ».

Au Liberia voisin, deux cas d’Ebola ont été confirmés. MSF suit la situation de près et, en fonction de l’évolution de la situation, se prépare à envoyer une équipe médicale et du matériel d’isolement en appui aux autorités sanitaires du pays.

Notes

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