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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
de destruction totale menée par Israël

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Philippines : retrouvez le tchat du 22 novembre 2013 avec Laurent Sury, responsable des urgences à MSF

Laurent Sury responsable des urgences de MSF
Laurent Sury, responsable des urgences de MSF © MSF

Le 22 novembre, vous avez été très nombreuses et nombreux à tchater avec Laurent Sury, responsable des urgences à MSF, à propos de notre réponse au typhon Haiyan aux Philippines.

Vous pouvez retrouver ci-dessous l'intégralité des questions-réponses échangées durant ce tchat entre Laurent et les internautes.

Vous souhaitez en savoir plus sur les actions de Médecins Sans Frontières aux Philippines?
Consultez notre dossier spécial.

En décembre, découvrez aussi les autres rendez-vous de tchat consacrés à Haïti, à la République centrafricaine et à la Syrie sur le site www.avecmsf.fr

 

Le tchat Philippines du 22 novembre 2013 avec Laurent Sury

Daviddefrontignan : Quelles sont les premières situations d'urgences rencontrées aux Philippines ?

C'était principalement un état de destruction qui était énorme. Avec un bilan humain encore non confirmé mais très important, sur de larges zones de plusieurs kilomètres, des centaines de milliers de personnes affectées par la destruction de leur maison. Toute une structure étatique et administrative qui est hors de fonctionnement, et une aide extérieure qui ne peut arriver dans les premières heures malgré la préparation faite par l'Etat philippin en prévention de l'arrivée de ce cyclone.

bi-do : Comment avez-vous décidé les lieux de vos interventions ? Quelles sont les urgences actuelles ? Combien d'intervenants sont sur place ?

Les zones les plus affectées ont été connues assez rapidement. Elles correspondaient aux Iles de Samar, Leyte et Panay, qui ont été les zones les premières touchées lorsque le cyclone était à sa puissance maximum. Les urgences actuelles sont d'acheminer et distribuer notamment de la nourriture, et une assistance pour l'accès à l'eau, l'accès aux soins dans les zones non seulement urbaines, mais aussi périphériques où l'assistance est encore insuffisante.
Au total, pour MSF, 192 staffs internationaux sont présents aux Philippines, et plusieurs centaines de staffs philippins. Pour la section française, 53 expatriés travaillent actuellement sur l'île de Leyte.

Clémence : Quelles sont vos missions au sein de MSF ?

En tant que responsable des programmes d'urgence, je suis en charge, avec une équipe de 6 personnes de coordonner nos réponses aux urgences. Actuellement, nous avons des activités en Syrie, en Jordanie et Kurdistan pour les réfugiés syriens, et, depuis 2 semaines, un important programme aux Philippines.

Claude : Je ne sais pas si vous recevez mes messages, mais les réponses sont assez lentes.

Désolé Claude, il y a beaucoup de personnes et beaucoup de questions, nous essayons de répondre rapidement à un maximum de personnes.

Maxime : Bonjour ! Est-ce que vous nous répondez depuis les Philippines ?

Non, nos équipes aux Philippines sont bien trop occupées.

remtaz : Bonjour, MSF a-t’il besoin 'de bras' sur place pour des activités certainement indispensables mais non médicales ? Comment pourrais-je envisager d'être concrètement efficace et opérationnel pour MSF sur place ? En tout cas bon courage et bravo pour votre implication et votre dévouement !

Merci Rémy ! Nous avons pour l'instant nos équipes complètes, et continuons à recruter des staffs philippins médicaux, mais pas seulement. Car les défis logistiques sont très importants.
Mais je t'encourage à postuler à MSF. Nous avons besoin de volontaires pour les Philippines, mais pour d'autres pays aussi, ton aide serait précieuse.

Pablo Dansador : Comment faîtes vous pour ne pas vous marcher sur les pieds avec les autres associations qui sont sur place ? En Haïti on avait eu l'impression que les associations se tiraient la bourre entre elles ? Est-ce à nouveau le cas ?

Il y a des plates-formes de coordination organisées par l'administration philippine et différentes agences internationales, afin de partager des informations sur les activités médicales, logistiques, accès à l'eau, les activités liées aux abris.
Jusqu'à maintenant, les équipes ne décrivent pas une situation de confusion telle qu'en Haïti, mais avec l'arrivée de nombreux acteurs et organisations humanitaires, cette coordination va rester un défi.
Les structures étatiques philippines ont été réactives et sont habituées à ce genre d'intervention, même si l'échelle de ce cyclone est reportée comme sans précédent.

Karine : Avez-vous déjà constaté sur place des départs d'épidémies 'aquatiques' type choléra ?

Non. Par exemple sur Tacloban, le système d'accès à l'eau de la ville a été remis en service très rapidement. Les risques cependant sont présents, et la surveillance de ces maladies est une des priorités de santé. Nous avons cependant reporté 3 cas de tétanos lors de nos cliniques mobiles dans le sud de Tacloban.

Lola : Bonjour ! Où en est-on de l'hôpital gonflable ?

Les activités de la salle d'urgence vont commencer aujourd'hui. Les services d'hospitalisation (maternité, médecine, chirurgie) seront pleinement fonctionnels à partir de demain. Les équipes travaillent intensément pour finaliser sa mise en service. Nous vous donnerons à la fin de ce tchat un lien pour pouvoir visionner une vidéo sur le montage de cet hôpital aux Philippines.

Claude : Est-ce que Laurent peut nous expliquer l'hôpital gonflable ? C'est quoi exactement ?

C'est notre structure modulable d'urgence afin de monter un hôpital général de manière rapide. Les tentes sont gonflées avec un système de soufflerie, et l'hôpital comprend tout le nécessaire pour son fonctionnement : électricité, bloc opératoire, équipement médical etc.

Chaque tente mesure 100 m2, et leur organisation peut s'adapter en fonction du terrain. Sur Tacloban, 4 tentes ont été montées, et une partie d'un bâtiment (un ancien hôpital partiellement détruit) va compléter la structure.

Claire : Comment réagit le population sur place : aux conséquences du typhon / à l'intervention MSF ?*

Tout le monde décrit une population choquée et traumatisée. Certaines personnes ont tout perdu, également des proches. Cependant, comme observé dans ce genre de contexte, les Philippins ont été les premiers acteurs de l'aide, avant l'aide extérieure, et ils continuent d'être l'élément majeur dans le déploiement des secours. Lors de nos consultations médicales, nos équipes ont pu constater un excellent accueil de la part des populations philippines.

Françoise : Pourquoi un responsable de MSF sur RFI critique cette semaine le trop plein d'aide arrivé en disant que les Philippins peuvent très bien se débrouiller ? Après vos appels à nos dons c'est tout de même choquant.

Comme je l'écrivais, les Philippins sont les premiers acteurs des opérations de secours. Le côté sans précédent de l'intensité de ce cyclone a cependant dépassé les capacités de préparation habituelles. Les niveaux de destruction sont majeurs, et, jusqu'à maintenant toutes les zones affectées ne sont toujours pas accessibles.

Il est vrai, que nous constatons une concentration des moyens d'aide sur des villes comme Tacloban. C'est pourquoi, en complément de notre hôpital, nous avons commencé depuis lundi dernier des consultations dans les zones sud périphériques. Nous faisons attention à faire correspondre nos demandes de dons à nos capacités de réponse opérationnelle.

Evelyne : A quoi servent nos dons en priorité ?

A supporter nos activités médicales : un hôpital de 50 lits avec service de médecine, de chirurgie, d'urgence, de maternité, dont l'objectif est d'assurer un accès aux soins à la population de Tacloban et environs pour les prochains mois, en attendant la réhabilitation des structures de santé par le ministère philippin.

Des activités de consultation médicale sur 6 sites pour l'instant en dehors de Tacloban.

De plus, une maternité et une petite unité d'hospitalisation sont en cours d'installation à Tanauan, à une vingtaine de km au sud de Tacloban Ville.

Des distributions de biens de première nécessité sont prévues dans les jours qui viennent sur Tanauan en priorité et ciblant 3 000 familles dans un premier temps.

Nous réévaluons les besoins en fonction de l'arrivée de nouveaux acteurs et nous augmenterons les opérations si nécessaires.

Maryline : Bonjour avez-vous une adresse où l'on peut vous envoyer de l'argent ?

MSF Urgence Philippines, 8 rue Saint Sabin 75011 Paris. Merci. www.msf.fr également, le site de MSF où vous pouvez retrouver l'actualité de nos missions aux Philippines et, bien sûr, ailleurs.

Gilles : Combien de temps envisagez-vous de rester sur place ? Plusieurs semaines ? Mois ?

En réponse à l'urgence, nous prévoyons entre 3 et 6 mois de présence.

Claire : Quid des zones très excentrées ?

A l'intérieur des terres, l'accès est plus problématique. Une équipe MSF travaille actuellement à Santa Fé au sud-ouest de Tacloban, afin d'assurer des soins primaires et secondaires.
L'assistance, de manière générale, et l'acheminement, notamment de vivres, sont aussi assurés à l'intérieur des terres.

Par voies aériennes, les armées de différents pays offrent un soutien logistique pour ces opérations.

ber de lourdes : Avez-vous des véhicules pour accéder aux zones sinistrées reculées ? Je crois savoir que les camions manquaient, merci.

La disponibilité de véhicules et de carburant a été très problématique dans les premiers jours. Les voitures que nous utilisons sont des véhicules venant de l'île de Cebu. Bientôt, nos équipes auront une quinzaine de véhicules et des camions.

Laura : A part les Philippines, où interviennent actuellement les Médecins Sans Frontières ?

MSF est présent dans 70 pays, 35 pour la section française. Les pays qui attirent particulièrement notre attention aujourd'hui, outre les Philippines sont la Syrie et la Centrafrique.

Lucas : Comment devient-on un médecin sans frontières ? Il faut être formé à l'urgence ?

Il n'y a pas de formule magique ! Nous avons besoin de personnes médicales, mais pas seulement. La logistique, le suivi administratif de nos missions, nos opérations parfois très spécifiques nous amènent à travailler avec des personnes ayant des profils très divers.
Tu peux découvrir des portraits de médecins sans frontière sur le site www.avecmsf.fr
Pour ma part, je suis devenu médecin sans frontière par accident et je le suis toujours par engagement !

Maryline : Bonjour que peut ton faire pour vous aider que voulez vous que je mette sur Facebook pour vous aider

Vous pouvez partager le lien www.avecmsf.fret faire parler de MSF à un maximum de personnes afin de nous faire connaître. Merci Maryline.

Merci, le mot de la fin ?

Merci à celles et ceux qui étaient présents sur ce tchat. Merci pour vos questions et pour l'intérêt que vous portez à notre action. N'hésitez pas à nous rejoindre pour le prochain tchat sur Haïti le 2 décembre à partir de 18h30 avec Alexandre Guilhem, médecin de retour de Port au Prince. Bonne journée.

 

Notes

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