Auprès des blessés irakiens: "J'apprends à marcher à nouveau"

"C'était une bombe sur la route. Waël était dans la voiture de son oncle. Il allait rendre visite à ses grands parents avec sa mère et sa tante. Ils ont une maison dans un village à une quarantaine de kilomètres de chez nous. La bombe a explosé so
<p>"C'était une bombe sur la route. Waël était dans la voiture de son oncle. Il allait rendre visite à ses grands-parents avec sa mère et sa tante. Ils ont une maison dans un village à une quarantaine de kilomètres de chez nous. La bombe a explosé sous la voiture quand ils sont passés. Ma femme est morte. Waël a perdu sa jambe droite et sa jambe gauche a été gravement touchée. Tout le monde pensait qu'il était mort. On l'a mis dans un camion. Ce n'est qu'à l'hopital que Waël s'est mis à pleurer, ainsi, nous avons découvert qu'il était vivant ". © Philippe Conti</p>

"C'était une bombe sur la route. Waël était dans la voiture de son oncle. Il allait rendre visite à ses grands-parents avec sa mère et sa tante. Ils ont une maison dans un village à une quarantaine de kilomètres de chez nous. La bombe a explosé sous la voiture quand ils sont passés. Ma femme est morte. Waël a perdu sa jambe droite et sa jambe gauche a été gravement touchée. Tout le monde pensait qu'il était mort. On l'a mis dans un camion. Ce n'est qu'à l'hopital que Waël s'est mis à pleurer, ainsi, nous avons découvert qu'il était vivant ". © Philippe Conti

Waël est arrivé à Amman dans le programme de chirurgie réparatrice de MSF en chaise roulante. "Quand il a été admis à l'hôpital, Waël était un enfant très déprimé. J'ai été bouleversé par son état. Pouvez vous imaginer un enfant de cinq ans avec une jambe amputée et une deuxième dont il manque 5 centimètres ? Sans la chirurgie que nous avons pratiquée, je pense qu'il n'aurait jamais pu remarcher ". précise Dr Mohammed, le chirurgien orthopédique MSF. © Philippe Conti

Waël est anxieux avant son opération. En cas d'échec, Waël et son père savent que le risque est l'amputation de la jambe. "Il n'aime pas l'hôpital. Vous savez, c'est un enfant. Les médecins l'apprécient beaucoup car il est très actif. Je suis très fier de lui" témoigne son père. © Philippe Conti

Les patients irakiens sont des victimes de la violence quotidienne qui sévit depuis 2003. Référés à Amman par une chaîne de solidarité de médecins, ils ont subi des chirurgies d'urgence. Considérés comme des cas froids en Irak, ils vivaient avant ces opérations avec leurs handicaps. © Philippe Conti

Les chirurgiens vont enlever dans un premier temps une plaque en métal qui a été mise en Irak afin de maintenir sa deuxième jambe. La deuxième étape consistera à extraire une partie de son péroné pour combler la perte osseuse de son tibia. "La complexité de la reconstruction de la jambe de Waël est qu'il n'a plus de jambe droite donc nous n'avions pas l'option de pouvoir prendre l'os et les tissus de ce membre, et sa jambe gauche est sérieusement touchée" précise Dr Mohammed, le chirurgien orthopédique MSF. © Philippe Conti

Vingt pour cent des patients traités par ce projet de Médecins Sans Frontières sont des enfants. Ce sont des patients souvent très complexes avec un programme opératoire sur de nombreux mois entrecoupés de période de convalescence. "Ces blessés aux blessures complexes ne peuvent pas être soignés en Irak. Ils nous sont référés par les médecins. Ce voyage à Amman est souvent, pour eux, celui de la dernière chance" précise Dr Rasheed, le directeur médical du programme de chirurgie réparatrice à Amman, Jordanie. © Philippe Conti

Une équipe internationale de médecins, chirurgiens, kinésithérapeutes et psychologues suivent chaque patient de leur arrivée à leur retour dans le service hospitalier de Médecins Sans Frontières. Depuis l'ouverture du projet en août 2006, plus de 600 blessés irakiens ont reçu des soins de chirurgie réparatrice. © Philippe Conti

Waël et son père ont durant toute leur hospitalisation été suivi par une psychiatre:"Le programme d'Amman est avant tout un projet de chirurgie réparatrice, tenter de réparer ce qui a été broyé détruit du corps. Notre place est dans l'accompagnement et le soutien de cette réparation" enchérit Maryvonne Bargues, psychiatre MSF. © Philippe Conti

L'équipe de kinésithérapeutes prépare ses futures jambes qui vont le guider pas à pas vers la marche. Waël va difficilement croire qu'il va à nouveau pouvoir tenir debout. Le kinésithérapeute va l'aider à remuscler son corps et lui réapprendre l'équilibre. © Valérie Babize

Waël marche à nouveau grâce aux deux jambes en plastique qui supportent son corps. Après sept mois de traitement, deux chirurgies à Amman et de nombreuses séances de kinésithérapie, il s'est réapproprié son corps, joue au football debout: "Je remarche à nouveau", confie t-il à son père. © Valérie Babize

1 / 10

"C'était une bombe sur la route. Waël était dans la voiture de son oncle. Il allait rendre visite à ses grands-parents avec sa mère et sa tante. Ils ont une maison dans un village à une quarantaine de kilomètres de chez nous. La bombe a explosé sous la voiture quand ils sont passés. Ma femme est morte. Waël a perdu sa jambe droite et sa jambe gauche a été gravement touchée. Tout le monde pensait qu'il était mort. On l'a mis dans un camion. Ce n'est qu'à l'hopital que Waël s'est mis à pleurer, ainsi, nous avons découvert qu'il était vivant ". © Philippe Conti

Waël est arrivé à Amman dans le programme de chirurgie réparatrice de MSF en chaise roulante. "Quand il a été admis à l'hôpital, Waël était un enfant très déprimé. J'ai été bouleversé par son état. Pouvez vous imaginer un enfant de cinq ans avec une jambe amputée et une deuxième dont il manque 5 centimètres ? Sans la chirurgie que nous avons pratiquée, je pense qu'il n'aurait jamais pu remarcher ". précise Dr Mohammed, le chirurgien orthopédique MSF. © Philippe Conti

Waël est anxieux avant son opération. En cas d'échec, Waël et son père savent que le risque est l'amputation de la jambe. "Il n'aime pas l'hôpital. Vous savez, c'est un enfant. Les médecins l'apprécient beaucoup car il est très actif. Je suis très fier de lui" témoigne son père. © Philippe Conti

Les patients irakiens sont des victimes de la violence quotidienne qui sévit depuis 2003. Référés à Amman par une chaîne de solidarité de médecins, ils ont subi des chirurgies d'urgence. Considérés comme des cas froids en Irak, ils vivaient avant ces opérations avec leurs handicaps. © Philippe Conti

Les chirurgiens vont enlever dans un premier temps une plaque en métal qui a été mise en Irak afin de maintenir sa deuxième jambe. La deuxième étape consistera à extraire une partie de son péroné pour combler la perte osseuse de son tibia. "La complexité de la reconstruction de la jambe de Waël est qu'il n'a plus de jambe droite donc nous n'avions pas l'option de pouvoir prendre l'os et les tissus de ce membre, et sa jambe gauche est sérieusement touchée" précise Dr Mohammed, le chirurgien orthopédique MSF. © Philippe Conti

Vingt pour cent des patients traités par ce projet de Médecins Sans Frontières sont des enfants. Ce sont des patients souvent très complexes avec un programme opératoire sur de nombreux mois entrecoupés de période de convalescence. "Ces blessés aux blessures complexes ne peuvent pas être soignés en Irak. Ils nous sont référés par les médecins. Ce voyage à Amman est souvent, pour eux, celui de la dernière chance" précise Dr Rasheed, le directeur médical du programme de chirurgie réparatrice à Amman, Jordanie. © Philippe Conti

Une équipe internationale de médecins, chirurgiens, kinésithérapeutes et psychologues suivent chaque patient de leur arrivée à leur retour dans le service hospitalier de Médecins Sans Frontières. Depuis l'ouverture du projet en août 2006, plus de 600 blessés irakiens ont reçu des soins de chirurgie réparatrice. © Philippe Conti

Waël et son père ont durant toute leur hospitalisation été suivi par une psychiatre:"Le programme d'Amman est avant tout un projet de chirurgie réparatrice, tenter de réparer ce qui a été broyé détruit du corps. Notre place est dans l'accompagnement et le soutien de cette réparation" enchérit Maryvonne Bargues, psychiatre MSF. © Philippe Conti

L'équipe de kinésithérapeutes prépare ses futures jambes qui vont le guider pas à pas vers la marche. Waël va difficilement croire qu'il va à nouveau pouvoir tenir debout. Le kinésithérapeute va l'aider à remuscler son corps et lui réapprendre l'équilibre. © Valérie Babize

Waël marche à nouveau grâce aux deux jambes en plastique qui supportent son corps. Après sept mois de traitement, deux chirurgies à Amman et de nombreuses séances de kinésithérapie, il s'est réapproprié son corps, joue au football debout: "Je remarche à nouveau", confie t-il à son père. © Valérie Babize

1 / 10

Notes

    À lire aussi