Bande de Gaza : une mission chirurgicale spécialisée

Chirugie bloc opératoire hôpital MSF
Chirugie, bloc opératoire, hôpital MSF © Isabelle Merny/MSF

A Gaza, l’embargo a des répercussions sanitaires. Les entrées aléatoires de fuel empêchent le bon fonctionnement de la centrale électrique. Les coupures de courant quotidiennes durent plusieurs heures. La population utilise des groupes électrogènes, des bouteilles de gaz, des bougies : autant de sources d’accidents domestiques dont femmes et enfants sont victimes

Les séquelles des brûlures sont invalidantes et nécessitent une chirurgie réparatrice. Mais l’embargo entrave l’accès à ce type de soins : rares sont les patients qui obtiennent l’autorisation de sortir de Gaza pour pouvoir être opérés dans un pays tiers ; Et les chirurgiens locaux spécialisés sont trop peu nombreux pour pouvoir répondre à la totalité des besoins

En juillet 2010, MSF a ouvert un programme de chirurgie réparatrice en collaboration avec l’hôpital public de Nasser, dans la ville de Khan Younis, au sud de Gaza. Cet hôpital de campagne, sous tentes gonflables, a été érigé dans l’enceinte de l’hôpital. Cekit hospitalier modulaire se déploie en quelques jours et contient un plateau technique complet

Yussef a été brulé à l’âge d’1 mois. Sa mère raconte : « Il n’y avait plus d’électricité, j’ai allumé une bougie dans sa chambre. Mon autre fils de 4 ans a joué avec la bougie et du papier. Toute la chambre a pris feu. Je l’ai amené à l’hôpital  Shifa où il est resté 35 jours. Ils lui ont fait une greffe de peau. Après son visage s’est déformé et ses yeux étaient fermés ».

Le Dr Eric TAVERA, chirurgien maxillo-facial, examine Yussef : « la qualité de la peau n’est pas bonne,  il faudra reconstituer la hauteur de la lèvre et greffer de la peau épaisse. Il faudra faire pareil pour les yeux. Puis, il faudra refaire une greffe pour toute la pyramide nasale »

Yussef est opéré. Le Dr Liliana MESQUITA ANDRADE, anesthésiste, explique : « il y a 2 moments délicats : l’endormissent et le réveil du patient. Ces sont des moments de tension, comme les phases de  décollage et d’atterrissage pour un pilote». Des spécialistes palestiniens assistent aux opérations afin d’échanger sur les techniques d’anesthésie, notamment sur les enfants.

Notre programme permet le transfert des compétences vers les équipes locales pénalisées par le blocus. Le Dr. Hassan HAMDAN, chef du service de chirurgie de Nasser, témoigne : « il est difficile de se rendre à l’étranger pour y bénéficier de formations. Depuis 2 ans, grâce à la coopération et aux échanges avec les équipes internationales de MSF, les choses s’améliorent et progressent ». 

Après son passage en salle de réveil, Yussef retrouve son père. « Il ne pouvait pas ouvrir la bouche. MSF l’a opéré et maintenant il peut se nourrir seul. Ils ont aussi opéré son nez pour qu’il respire mieux. Ils ont fait beaucoup pour lui ». Les brûlés représentent plus de 60% de nos patients. Depuis le début de ce programme, en 2010, 490 patients ont été opérés, en majorité des enfants

24h plus tard, Eric revoit le petit garçon et change le pansement. Yussef sera désormais suivi dans notre dispensaire de Gaza ville où il recevra des soins post opératoires. Son père sait qu’il devra encore être opéré dans les mois à venir : « MSF m’a dit que mon enfant avait besoin d’un programme complet de chirurgie. Chaque nouvelle équipe l’a opéré et a poursuivi la prise en charge ».

Fin 2011, deux chirurgiens de la main MSF sont venus à Gaza. Yussef avait alors été opéré des séquelles des brûlures qui handicapaient ses doigts. Début janvier 2012, MSF a ouvert sa 1ère unité de kiné de la main. Là encore, MSF a dispensé une formation sur la prise en charge des brûlures aux kinésithérapeutes de Gaza.

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A Gaza, l’embargo a des répercussions sanitaires. Les entrées aléatoires de fuel empêchent le bon fonctionnement de la centrale électrique. Les coupures de courant quotidiennes durent plusieurs heures. La population utilise des groupes électrogènes, des bouteilles de gaz, des bougies : autant de sources d’accidents domestiques dont femmes et enfants sont victimes

Les séquelles des brûlures sont invalidantes et nécessitent une chirurgie réparatrice. Mais l’embargo entrave l’accès à ce type de soins : rares sont les patients qui obtiennent l’autorisation de sortir de Gaza pour pouvoir être opérés dans un pays tiers ; Et les chirurgiens locaux spécialisés sont trop peu nombreux pour pouvoir répondre à la totalité des besoins

En juillet 2010, MSF a ouvert un programme de chirurgie réparatrice en collaboration avec l’hôpital public de Nasser, dans la ville de Khan Younis, au sud de Gaza. Cet hôpital de campagne, sous tentes gonflables, a été érigé dans l’enceinte de l’hôpital. Cekit hospitalier modulaire se déploie en quelques jours et contient un plateau technique complet

Yussef a été brulé à l’âge d’1 mois. Sa mère raconte : « Il n’y avait plus d’électricité, j’ai allumé une bougie dans sa chambre. Mon autre fils de 4 ans a joué avec la bougie et du papier. Toute la chambre a pris feu. Je l’ai amené à l’hôpital  Shifa où il est resté 35 jours. Ils lui ont fait une greffe de peau. Après son visage s’est déformé et ses yeux étaient fermés ».

Le Dr Eric TAVERA, chirurgien maxillo-facial, examine Yussef : « la qualité de la peau n’est pas bonne,  il faudra reconstituer la hauteur de la lèvre et greffer de la peau épaisse. Il faudra faire pareil pour les yeux. Puis, il faudra refaire une greffe pour toute la pyramide nasale »

Yussef est opéré. Le Dr Liliana MESQUITA ANDRADE, anesthésiste, explique : « il y a 2 moments délicats : l’endormissent et le réveil du patient. Ces sont des moments de tension, comme les phases de  décollage et d’atterrissage pour un pilote». Des spécialistes palestiniens assistent aux opérations afin d’échanger sur les techniques d’anesthésie, notamment sur les enfants.

Notre programme permet le transfert des compétences vers les équipes locales pénalisées par le blocus. Le Dr. Hassan HAMDAN, chef du service de chirurgie de Nasser, témoigne : « il est difficile de se rendre à l’étranger pour y bénéficier de formations. Depuis 2 ans, grâce à la coopération et aux échanges avec les équipes internationales de MSF, les choses s’améliorent et progressent ». 

Après son passage en salle de réveil, Yussef retrouve son père. « Il ne pouvait pas ouvrir la bouche. MSF l’a opéré et maintenant il peut se nourrir seul. Ils ont aussi opéré son nez pour qu’il respire mieux. Ils ont fait beaucoup pour lui ». Les brûlés représentent plus de 60% de nos patients. Depuis le début de ce programme, en 2010, 490 patients ont été opérés, en majorité des enfants

24h plus tard, Eric revoit le petit garçon et change le pansement. Yussef sera désormais suivi dans notre dispensaire de Gaza ville où il recevra des soins post opératoires. Son père sait qu’il devra encore être opéré dans les mois à venir : « MSF m’a dit que mon enfant avait besoin d’un programme complet de chirurgie. Chaque nouvelle équipe l’a opéré et a poursuivi la prise en charge ».

Fin 2011, deux chirurgiens de la main MSF sont venus à Gaza. Yussef avait alors été opéré des séquelles des brûlures qui handicapaient ses doigts. Début janvier 2012, MSF a ouvert sa 1ère unité de kiné de la main. Là encore, MSF a dispensé une formation sur la prise en charge des brûlures aux kinésithérapeutes de Gaza.

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Notes

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