Chaque année, les cliniques MSF de Gaza traitent 5 000 nouvelles victimes de brûlures, dont la grande majorité sont des enfants blessés dans des accidents domestiques. L’insalubrité des logements est l'une des principales causes de ces incidents. Près de 70 % des habitants de Gaza sont des réfugiés, dont beaucoup vivent dans des camps, tandis que plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté, selon les Nations unies. En conséquence, un grand nombre de personnes vivent dans des logements surpeuplés et dangereux, sans accès suffisant à l'électricité, au chauffage, à l'eau potable ou à l'assainissement. « De nombreuses brûlures pourraient être évitées grâce à des logements plus sûrs et en sensibilisant les gens sur les risques », explique Séverine Brunet, responsable MSF des activités de traitement des brûlures.
À quelques lits d'Abdallah se trouve Sham, une fillette de deux ans dont la brûlure est également le résultat d'un accident domestique. La physiothérapeute Noura Alzaeem lui prodigue un massage des cicatrices. La famille de Sham, composée de quatre personnes, vit dans une chambre louée dans le camp de réfugiés de Khan Younis : un petit espace qui ne peut accueillir qu'un lit, un matelas et deux placards. La mère de Sham cuisine sur le sol du palier, à l'extérieur de la pièce. Un jour, Sham s'est prise dans les fils de la cuisinière électrique pendant que sa mère cuisinait. Elle a chuté et le poêle chaud est tombé sur elle, brûlant 10 % de son corps.