Parmi ces déplacés, beaucoup sont hébergés par des familles à Khamer ou habitent dans des maisons qu’ils louent, tandis que d'autres occupent des lieux publics tels que les écoles, et que d'autres encore vivent sous des tentes à la périphérie de la ville. Jusqu'à présent, au moins 500 familles sont installées dans des lieux publics, aux côtés des centaines de familles qui vivent avec leurs proches à Khamer. Leur nombre augmente chaque jour.
Samar : « Je rêvais d’une bonne vie dans ma ville, mais c’est impossible maintenant »
Samar, 18 ans, est étudiante. Elle a fui Saada avec sa famille et des proches vers Khamer, où ils vivent maintenant dans une école.
« Les frappes aériennes ont détruit de nombreux endroits près de notre maison, déclare Samar. La guerre a aussi détruit mes rêves. Nous avons dû quitter nos maisons. L’une de mes amies a été tuée quand un raid aérien a frappé près de la maison de sa famille. Je rêvais d’une bonne vie dans ma ville, mais c’est impossible maintenant. »
Arwa : « Jene suis plus médecin, je suis une déplacée désespérée »
Arwa est médecin, elle travaillait à l'hôpital Al-Jumhori dans le gouvernorat de Saada. Sa famille et elle-même ont fui leur domicile le 8 mai vers Khamer. Comme beaucoup d’autres déplacés qui ne pouvaient pas trouver une maison à louer, ces maisons étant toutes occupées par d'autres déplacés, Arwa et ses proches sont hébergés dans une chambre à la Faculté de Commerce de Khamer.
« Les frappes aériennes ont détruit de nombreux endroits, déclare Arwa. J’ai abandonné ma vie et tout ce que j’avais là-bas. Maintenant, je ne suis plus médecin. Je suis une déplacée désespérée. Ceci est notre cuisine maintenant. Nous avons été chanceux d’avoir pu quitter Saada. Nous avions besoin de 6 0000 rials (290 $) pour obtenir du carburant et quitter Saada. D'autres n’ont pas eu notre chance. Nous connaissons beaucoup de gens qui n’ont pas pu quitter la ville et d'autres qui ont rejoint Khamer à pied. »
La cuisine de fortune d'Arwa. © Malek Shaher/MSF