Extraits du communiqué de presse de l'OMS du 20 août 1999
"On entend souvent répéter un certain nombre d'idées
fausses lorsque se produit une catastrophe naturelle : la survenue de
prétendues épidémies après une catastrophe, le rapport entre les corps et les
épidémies, la nécessité d'une aide médicale étrangère, la nécessité d'une
grande quantité de fournitures médicales et d'hôpitaux de campagne, la
nécessité de réinstaller la population dans des camps, la nécessité d'une aide
alimentaire et le retour à la normale au bout de quelques semaines.
La réalité est bien différente, a déclaré aujourd'hui le Dr Michel Thieren,
Médecin au Département Secours d'urgence et action humanitaire.
"La
demande de services de santé survient dans les 24 heures qui suivent une
catastrophe.
La plupart des blessés se présentent dans les établissements
médicaux au cours des trois à cinq premiers jours, après quoi le nombre
d'admissions redevient pratiquement normal.
Les patients peuvent se présenter
en deux vagues successives: la première composée des victimes de la zone située
immédiatement au voisinage de l'établissement médical et la deuxième à la suite
de transferts lorsque les opérations humanitaires dans des zones plus éloignées
se sont organisées. Les victimes des catastrophes secondaires (répliques d'un
tremblement de terre ou incendies) peuvent arriver ultérieurement.
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Distribution de lait à Izmit, Turquie.
© Thomas De Boever
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De 85 à 95% des personnes retirées vivantes des décombres le
sont dans les 24 à 48 heures suivant le tremblement de terre. En règle
générale, une semaine après la catastrophe, la demande chirurgicale et la
demande de soins généraux sont théoriquement redevenues normales.
Quel que soit
le nombre de victimes, le tableau des traumatismes est généralement le suivant
: une grande quantité de blessés présentent des coupures ou ecchymoses
mineures, un groupe moins important souffre de fractures simples et une
minorité souffre de fractures multiples graves ou de traumatismes internes
nécessitant des opérations chirurgicales ou autres soins intensifs.
En outre, a souligné le Dr Thieren, les catastrophes naturelles ne provoquent
pas l'apparition de maladies qui ne sont pas déjà présentes dans la zone
touchée et ne provoquent pas d'épidémies de maladies transmissibles.
Le risque
d'une incidence accrue de cas isolés (en dessous du seuil au-delà duquel il est
convenu de parler d'épidémie) est dû, dans le cas d'un tremblement de terre,
aux dégâts occasionnés aux réseaux d'assainissement et d'adduction d'eau, à
l'interruption des services de santé publique (tels que la vaccination et les
mesures d'assainissement en milieu urbain) et à l'absence de lutte contre des
vecteurs comme les moustiques ou les rongeurs.
Généralement, les mesures d'assainissement prises à la suite
de la catastrophe, alliées au renforcement du système de surveillance des
maladies, suffisent à maîtriser la transmission des maladies pouvant donner
lieu à des épidémies.
L'un des "mythes" les plus répandus en ce qui concerne les
catastrophes naturelles est celui des corps qui seraient à l'origine
d'épidémies. Dans bien des cas, la prise en charge des cadavres repose sur une
idée fausse, à savoir qu'ils représentent un risque épidémique s'ils ne sont
pas immédiatement enterrés ou brûlés.
En fait, le risque sanitaire associé aux
cadavres est négligeable. La collecte, l'évacuation, l'enterrement et/ou
l'incinération des corps mobilisent des ressources humaines et matérielles
importantes qui devraient, au contraire, être allouées aux survivants et aux
blessés graves."