Les défis de la prise en charge des blessés de guerre
Le traitement des blessés de guerre est compliqué, car les déflagrations des armes explosives et l'effondrement des bâtiments provoquent des blessures multiples et simultanées sur de nombreuses parties du corps. À Gaza, le siège complet d'Israël rend impossible l'accès aux médicaments essentiels, y compris aux antidouleurs qui sont pourtant indispensables aux interventions chirurgicales, ainsi qu'aux équipements médicaux nécessaires pour réparer les corps brisés et brûlés.
« Les survivants ont des blessures qui les marqueront à vie. De nombreux blessés souffrent de brûlures extrêmes, de fractures majeures qui guérissent difficilement et peuvent nécessiter des amputations, poursuit Chris Hook. Beaucoup de ces patients, même s'ils parviennent à reprendre une vie à peu près normale, souffriront de douleurs chroniques sévères qui nécessiteront une prise en charge importante. Ce serait une charge énorme, même pour un système de santé fonctionnel, et encore plus pour un système soumis à une pression intense, comme celui de Gaza. »
À l'hôpital Al-Aqsa, dans la zone centrale de Gaza, une équipe MSF a assuré des interventions chirurgicales d'urgence et des soins ambulatoires. Du 1ᵉʳ au 11 décembre, 640 patients sur 2 058, soit environ le tiers, ont été déclarés morts à leur arrivée. Le 6 décembre, le nombre de personnes décédées à leur arrivée à l'hôpital Al-Aqsa a dépassé le nombre de blessés admis. Le personnel de l'hôpital s'efforce de maintenir des protocoles d'hygiène efficaces et de réduire le risque d'infection pour les patients tout en faisant face à un manque de fournitures et d'équipements essentiels. Il s'agit d'une tâche particulièrement difficile, mais essentielle, car un nombre croissant d'infections peut rapidement se transformer en un défi médical supplémentaire, tant pour les patients que pour les soignants débordés.
Ce qui se passe aujourd'hui dans le sud de Gaza semble faire écho à l'approche suivie par les forces israéliennes dans le nord : la politique de la terre brûlée qui ne laisse aucun espace sûr pour les personnes, des attaques constantes et des ordres d'évacuation répétés donnés par les forces israéliennes à des quartiers entiers, alors même que Gaza est totalement assiégée. Soigner et être soigné devient extrêmement difficile dans ce contexte.
Depuis le 1ᵉʳ décembre, MSF a dû suspendre son soutien à trois centres de santé dans le sud et réduire sa présence à l'hôpital Nasser.
Les infections et autres maladies se multiplient dans un système de santé à bout de souffle
Les infections résultant de blessures mal soignées augmentent rapidement, mettant des vies en danger en plus du risque immédiat d’attaques.