Rahaf a souffert de symptômes psychosomatiques sévères au cours des deux années qui ont suivi l'arrestation et la détention de son père et de ses trois frères. Les mains de l’adolescente de 14 ans tremblent, et elle a dû mal à trouver le sommeil. « Nous dormions et nous nous sommes réveillés, les soldats étaient debout au-dessus de nos têtes », raconte-elle. « En un mois, ils ont fait deux descentes dans la maison. »
L'armée israélienne a ensuite arrêté son quatrième frère, Hamzeh. « Je n'ai jamais pensé qu'ils prendraient Hamzeh », dit-elle. « Quand ils l'ont arrêté, il était au travail à la station-service. Il y avait un enregistrement vidéo et nous les avons vus le frapper. Nous n'avons eu aucune nouvelle à son sujet jusqu'à ce qu'ils le ramènent à la maison deux mois plus tard. »
L’histoire de Rahaf est commune en Palestine. Les habitants de Cisjordanie, et en particulier de Hébron, vivent quotidiennement des expériences similaires. Certains sont persécutés par les colons qui convoitent leurs terres, d’autres voient leurs maisons détruites et entament des batailles juridiques qui peuvent durer des années. Ensemble, ces expériences créent un environnement d'instabilité, d'anxiété et de stress constants, qui peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale de la population.