Mais ces tests ont besoin d’électricité, d’air conditionné et d’un laboratoire avec du personnel qualifié. Ils ne sont donc pas adaptés aux contextes typiques d’intervention de MSF, là où se trouve la majorité des patients. Et nous n’avons toujours pas de test adapté pour les enfants et pour les formes extra-pulmonaires de la maladie.
Il faudra attendre encore vingt ou trente ans avant d’avoir des vaccins plus efficaces contre la TB. Et bien qu’on en parle moins, le traitement pour la TB sensible aux antibiotiques (TB-S) est encore trop compliqué : il dure six mois et inclut quatre médicaments différents. Des systèmes de santé bien financés et avec un nombre limité de patients peuvent gérer cette contrainte, mais certainement pas ceux qui manquent de moyens, où la TB est plus fréquente.
Par ailleurs, il y a un manque terrible de recherche de nouveaux médicaments : seulement 5 sont actuellement en développement pour la TB, contre des dizaines contre l’hépatite C et le VIH/Sida, par exemple.
Face à tous ces obstacles, que souhaite faire MSF ?
Notre objectif est que d’ici 2025, dans les projets MSF, tout patient présentant une forme de TB, quelle qu’elle soit, devra avoir accès à un test diagnostique simple et fiable, et à un traitement efficace et peu toxique. Nous voulons également impulser un changement au niveau global. Les projets de MSF en matière de TB devront s’aligner sur ces ambitions.
Premièrement, nous souhaitons diversifier le type de patients que nous traitons : par exemple, augmenter le nombre de patients atteints de TB sensible aux médicaments dans nos projets, car leur nombre a diminué de moitié ces dix dernières années. Les patients coinfectés par le VIH/Sida et les enfants, qui représentent un nouveau patient sur dix dans le monde, ont des besoins spécifiques, et ils doivent recevoir une attention spécifique dans nos projets. Et nous devons également nous intéresser aux formes latentes de tuberculose – celles qui précèdent l’apparition de la maladie.
En parallèle, nous devons promouvoir la recherche pour de meilleurs traitements et outils diagnostiques. Nous restons ainsi engagés dans la recherche à travers deux essais cliniques que nous menons. Mais nous voulons également agir pour que de nouveaux tests diagnostiques, adaptés à une utilisation au plus près des patients – y compris dans des zones rurales ou reculées – voient le jour.