"Vont-ils nous tuer ici en Europe ?" : les réfugiés enfermés en Grèce

Idomeni frontière entre la Grèce et la Macédoine. 12000 migrants sont massés depuis la fermeture de la frontière en attente d'un accord entre l'Europe et la Turquie (qui a eu lieu 18 mars 2016).
Idomeni, frontière entre la Grèce et la Macédoine. 12000 migrants sont massés depuis la fermeture de la frontière en attente d'un accord entre l'Europe et la Turquie (qui a eu lieu 18 mars 2016). © Guillaume Binet/MYOP

Idomeni, frontière entre la Grèce et la Macédoine. 12 000 migrants sont massés depuis la fermeture de la frontière, en attente d'un accord entre l'Europe et la Turquie (entré en vigueur le 20 mars 2016).

Les tentes des réfugiés font face aux montagnes de la Macédoine qu'il leur faudra traverser, s'ils en obtiennent l'autorisation.

Plus au sud de la frontière, les réfugiés sont également coincés dans des camps. Celui de Katsikas, dirigé par l’armée grecque, a ouvert le 18 mars 2016. Fatima a 22 ans, elle est venue de Homs, en Syrie, avec son mari.

Port du Pirée, à Athènes. Depuis début mars 2016, les frontières de plusieurs pays de la "route des Balkans" se sont fermées, stoppant l'exil de milliers de migrants en Grèce. Dans l'attente, plus de 5000 d'entre eux s'entassent sur les docks, transformant le port en camp.

Cet homme de 40 ans est un kurde d’Irak. Il se trouve dans le port du Pirée à Athènes depuis plus d’un mois avec ses 4 enfants, l’un d’entre eux souffre d’une maladie mentale.

Le port du Pirée est devenu un gigantesque camp à ciel ouvert depuis l'annonce de la fermeture de la "route des Balkans". Les réfugiés coincés en Grèce ne savent pas où aller.

Samos, Grèce. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre l'Europe et la Turquie, le 20 mars 2016, la Grèce a transformé les camps de réfugiés en camp de rétention. Les migrants y sont triés, en attente d'un renvoi vers la Turquie pour ceux arrivés après cette date.

Des bateaux crevés et des gilets accumulés depuis des mois sur les galets contrastent avec la beauté de la mer. Depuis la signature de l’accord UE-Turquie, MSF a suspendu le transport des réfugiés vers le hotspot de l'île de Samos, où ils sont désormais enfermés dans des camps devenus de rétention.

Hala, 16 ans, est venue à Samos avec Omar, son frère de 15 ans. Ils ont fui Alep, en Syrie. « Mon père, ma mère et ma sœur sont en Allemagne depuis des mois. Nous ne pouvions pas partir ensemble à cause de problèmes financiers. Maintenant nous sommes retenus ici, et nous ne savons pas ce qu’il va nous arriver. »

Khadija, 42 ans, a 4 enfants. Elle vient de Syrie et est à présent détenue sur l’île de Samos, avec ses enfants. « Que va-t-il se passer ensuite ? Vont-ils nous tuer ici en Europe ? Mon mari a été tué et notre maison détruite par un baril d'explosifs en 2013. Ici nous sommes parqués derrière des clôyures métalliques comme des criminels, c’est extrêmement injuste ».

Umm Akeel, 25 ans, a fui avec son bébé de 20 mois la campagne d’Alep en Syrie, tenue par les djihadistes. « Après 5 heures sur le bateau de la mort entre Izmir et la Grèce, nous avons atteint Samos. J’étais tellement heureuse que nous soyons en sécurité, mais j’ai vite déchanté lorsqu’ils nous ont placés dans des centres de rétention comme si nous étions des criminels ».

Walid, sa femme enceinte et leurs 2 enfants ont quitté l’Irak en février. Ils ont subi une détention en Turquie et sont à présent dans un centre de rétention, attendant désespérément de savoir ce que l’avenir leur réserve. « Je fais de mon mieux, mais est-ce une façon de traiter des êtres humains ? Ils sont censés nous protéger, pas nous mettre en cage comme des animaux ».

Île grecque d'Agathonisi, près des côtes turques. Pour guider les migrants échoués sur l'île, les équipes MSF ont jalonné des chemins sur les côtes avec des gilets de sauvetage.

Deux familles afghanes attendent sur Agathonisi d'être transférées dans le centre fermé de l'île de Samos. Un vent violent interdit la navigation et leur permet pour encore quelques jours d'être libres. Arrivées et enregistrées après la date couperet du 20 mars, leur sort est tristement incertain.

Cette inscription militante se trouve sur le mur du centre de rétention de la ville de Samos.

En savoir plus sur nos activités auprès des réfugiés

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Idomeni, frontière entre la Grèce et la Macédoine. 12 000 migrants sont massés depuis la fermeture de la frontière, en attente d'un accord entre l'Europe et la Turquie (entré en vigueur le 20 mars 2016).

Les tentes des réfugiés font face aux montagnes de la Macédoine qu'il leur faudra traverser, s'ils en obtiennent l'autorisation.

Plus au sud de la frontière, les réfugiés sont également coincés dans des camps. Celui de Katsikas, dirigé par l’armée grecque, a ouvert le 18 mars 2016. Fatima a 22 ans, elle est venue de Homs, en Syrie, avec son mari.

Port du Pirée, à Athènes. Depuis début mars 2016, les frontières de plusieurs pays de la "route des Balkans" se sont fermées, stoppant l'exil de milliers de migrants en Grèce. Dans l'attente, plus de 5000 d'entre eux s'entassent sur les docks, transformant le port en camp.

Cet homme de 40 ans est un kurde d’Irak. Il se trouve dans le port du Pirée à Athènes depuis plus d’un mois avec ses 4 enfants, l’un d’entre eux souffre d’une maladie mentale.

Le port du Pirée est devenu un gigantesque camp à ciel ouvert depuis l'annonce de la fermeture de la "route des Balkans". Les réfugiés coincés en Grèce ne savent pas où aller.

Samos, Grèce. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre l'Europe et la Turquie, le 20 mars 2016, la Grèce a transformé les camps de réfugiés en camp de rétention. Les migrants y sont triés, en attente d'un renvoi vers la Turquie pour ceux arrivés après cette date.

Des bateaux crevés et des gilets accumulés depuis des mois sur les galets contrastent avec la beauté de la mer. Depuis la signature de l’accord UE-Turquie, MSF a suspendu le transport des réfugiés vers le hotspot de l'île de Samos, où ils sont désormais enfermés dans des camps devenus de rétention.

Hala, 16 ans, est venue à Samos avec Omar, son frère de 15 ans. Ils ont fui Alep, en Syrie. « Mon père, ma mère et ma sœur sont en Allemagne depuis des mois. Nous ne pouvions pas partir ensemble à cause de problèmes financiers. Maintenant nous sommes retenus ici, et nous ne savons pas ce qu’il va nous arriver. »

Khadija, 42 ans, a 4 enfants. Elle vient de Syrie et est à présent détenue sur l’île de Samos, avec ses enfants. « Que va-t-il se passer ensuite ? Vont-ils nous tuer ici en Europe ? Mon mari a été tué et notre maison détruite par un baril d'explosifs en 2013. Ici nous sommes parqués derrière des clôyures métalliques comme des criminels, c’est extrêmement injuste ».

Umm Akeel, 25 ans, a fui avec son bébé de 20 mois la campagne d’Alep en Syrie, tenue par les djihadistes. « Après 5 heures sur le bateau de la mort entre Izmir et la Grèce, nous avons atteint Samos. J’étais tellement heureuse que nous soyons en sécurité, mais j’ai vite déchanté lorsqu’ils nous ont placés dans des centres de rétention comme si nous étions des criminels ».

Walid, sa femme enceinte et leurs 2 enfants ont quitté l’Irak en février. Ils ont subi une détention en Turquie et sont à présent dans un centre de rétention, attendant désespérément de savoir ce que l’avenir leur réserve. « Je fais de mon mieux, mais est-ce une façon de traiter des êtres humains ? Ils sont censés nous protéger, pas nous mettre en cage comme des animaux ».

Île grecque d'Agathonisi, près des côtes turques. Pour guider les migrants échoués sur l'île, les équipes MSF ont jalonné des chemins sur les côtes avec des gilets de sauvetage.

Deux familles afghanes attendent sur Agathonisi d'être transférées dans le centre fermé de l'île de Samos. Un vent violent interdit la navigation et leur permet pour encore quelques jours d'être libres. Arrivées et enregistrées après la date couperet du 20 mars, leur sort est tristement incertain.

Cette inscription militante se trouve sur le mur du centre de rétention de la ville de Samos.

En savoir plus sur nos activités auprès des réfugiés

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