À Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, la situation est également préoccupante. L'hôpital du Croissant Rouge palestinien travaille au-delà de ses capacités et est en train de transformer son unité de soins respiratoires en unité pour patients Covid-19.
« Nous faisons de notre mieux pour sauver tous les patients, déclare Marius Sanciuc, infirmier de l'unité de soins intensifs de MSF de l’hôpital en charge de la formation et du soutien médical. La plus grande difficulté est l’expérience limitée du personnel dans la prise en charge des patients très malades ou atteints de Covid-19 », explique l'infirmier. Des procédures d’apparence simple comme le décubitus ventral - qui consiste à tourner un patient sur le ventre afin d'améliorer sa respiration – requièrent une certaine technique. « Imaginez devoir retourner un patient qui est intubé et a de nombreuses perfusions. C'est une manœuvre délicate, pour laquelle cinq personnes sont nécessaires. »
À Gaza, le nombre de cas de Covid-19 a diminué au cours du mois de février, mais à la mi-mars il a de nouveau augmenté. Pour le système de santé de Gaza, déjà fragilisé par des décennies d'occupation israélienne et un blocus économique de longue durée, une nouvelle vague de Covid serait alarmante.
Alors que la Covid-19 se répand de plus en plus en Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ne sont toujours pas protégés. « Nous sommes très préoccupés par le retard et la lenteur du déploiement de la vaccination, déclare Ely Sok, chef de mission MSF dans les territoires palestiniens. En Israël, la grande disponibilité des doses de vaccins permet aujourd'hui au gouvernement de chercher l'immunité de groupe, sans aucune intention de contribuer significativement à l'amélioration des taux de vaccination dans les territoires occupés. Par ailleurs, nous n’avons pas de visibilité sur les doses déjà reçues par les autorités sanitaires palestiniennes et sur leur stratégie de déploiement. Pendant ce temps, les travailleurs de première ligne et les personnes à risques en Palestine sont loin d'être protégés contre la maladie. »
À la mi-mars, moins de deux pour cent des Palestiniens avaient été vaccinés contre la Covid-19 en Cisjordanie et à Gaza - un chiffre alarmant au regard de la troisième vague de la pandémie.