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Le point sur l'offensive et la situation dans le nord de Gaza

Jabaliya
Le camp de Jabaliya, 3 novembre 2024. © Themba Liden/OCHA

Après un mois de siège du camp de Jabaliya 70 000 personnes ont fui vers le sud, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (OCHA), principalement vers la ville de Gaza. Parmi eux figurent dix membres du personnel de MSF et leurs familles. Un de nos collègues, Nasser Hamdi Abdelatif Al Shalfouh, a été tué le 10 octobre, et d’autres ont été blessés. Deux de nos employés sont toujours pris au piège dans le camp et n’ont pas pu fuir. 

Depuis le 6 octobre, le gouvernorat de Gaza-Nord, dont fait partie de camp de Jabaliya, est soumis à des attaques continues de la part des forces israéliennes. La zone où résidaient 175 000 habitants avant cette offensive terrestre est en train d’être vidée de toute vie palestinienne. Les habitants, soumis également à des ordres d’évacuation, n’ont d’autre choix que de fuir au péril de leur vie.  

Lors de sa fuite vers le sud avec ses enfants et sa famille, en raison des bombardements intenses, une psychologue de MSF témoigne de scènes d’horreur : « Nous avons vu des gens se faire tirer dessus, il y avait du sang dans la rue et des corps de jeunes. Ce sont des événements que je souhaiterais oublier ». 

« Nous avons encore peur aujourd’hui dit un autre employé de MSF qui a pu s’enfuir lui aussi, avec son père, âgé et en fauteuil roulant. C’est impossible de pousser un fauteuil roulant quand les rues sont détruites et je ne parvenais pas à porter mon père sur mes épaules. Après quatre heures d’attente et le passage d’un check-point, nous avons pu atteindre la ville de Gaza sur une charrette d’âne ».  

Dans la ville de Gaza, les rues sont pleines de personnes déplacées. La clinique de MSF a vu le nombre de ses patients doubler au cours des dernières semaines. « Beaucoup viennent à la clinique pour soigner leurs brûlures et leurs blessures. Les besoins médicaux sont énormes » dit Mohammad Wadi, employé de MSF.  

Les trois hôpitaux restants dans le gouvernorat de Gaza-Nord ont été pris pour cible et leur personnel a été arrêté par les forces israéliennes. Entre le 1er et le 21 octobre, Israël n'a facilité que 6 % des mouvements des organisations humanitaires entre le sud et le nord de la bande de Gaza, selon l'OCHA, ce qui rend impossible la fourniture d'aide humanitaire. 

Les habitants toujours présents dans le gouvernorat de Gaza Nord sont privés de nourriture, d'eau, de soins médicaux. Nous demandons à Israël d'arrêter les massacres de civils et les déplacements forcés, et de faciliter l'acheminement de l’aide humanitaire.

Notes