Les cinq employés de MSF détenus en Syrie sont libres

La salle d'urgence à l'hôpital de MSF à Jabal Akkrad Syrie. Robin Meldrun/MSF
La salle d'urgence à l'hôpital de MSF à Jabal Akkrad, Syrie. Robin Meldrun/MSF © Robin Meldrun/MSF

Cet enlèvement contraint MSF à fermer trois de ses structures médicales qui offraient des soins à 150 000 Syriens.

Médecins Sans Frontières (MSF) confirme que les cinq membres de son personnel détenus en Syrie sont libres et sains et saufs. MSF condamne fermement cet enlèvement qui la contraint à fermer définitivement un hôpital et deux centres de santé dans la région du Djebel Akkrad, dans le nord-ouest de la Syrie.

Le 2 janvier dernier, cinq collaborateurs avaient été emmenés par un groupe armé dans le nord de la Syrie où ils travaillaient dans un hôpital de MSF pour apporter des soins médicaux essentiels aux populations victimes du conflit. Trois d’entre eux ont été relâchés le 4 avril. Les deux autres sont libres depuis le 14 mai et sont actuellement en route pour retrouver leurs familles et leurs proches.

« Le soulagement de voir nos collègues rentrer sains et saufs est mêlé à un sentiment de colère face à un acte aussi cynique qui a pour effet de priver d’une assistance vitale une population déjà gravement touchée par la guerre, déclare Joanne Liu, Présidente internationale de MSF. La réduction de l’aide humanitaire est la conséquence directe de l’enlèvement de travailleurs humanitaires. Sur le long terme, c’est la population syrienne qui en pâtit. Environ 150 000 personnes dans la région du Djebel Akkrad sont maintenant privées de l’aide médicale de MSF alors qu’elles vivent en zone de guerre. »

En 2013, dans ces trois structures, les équipes de MSF ont réalisé 521 opérations chirurgicales, dont bon nombre pour des blessures de guerre, et donné 36 294 consultations médicales. 400 femmes ont également bénéficié d’une assistance médicale pour accoucher en toute sécurité.

MSF a toujours d’autres structures médicales dans le nord de la Syrie, mais il est extrêmement compliqué d’apporter une aide du fait des contraintes sécuritaires. Des structures de santé ont été attaquées et bombardées et du personnel médical a été tué ou menacé par des groupes armés. Dans le reste de la Syrie, le refus du gouvernement d’accorder un accès et l’insécurité ont empêché MSF de déployer des activités médicales.

« Cet incident est symptomatique du mépris total envers les populations civiles aujourd’hui en Syrie, déplore Joanne Liu. Alors que des millions de Syriens ont besoin d’une aide pour leur survie, l’idée même d’une présence humanitaire indépendante est exclue par certains belligérants. Au vu des immenses besoins du peuple syrien, MSF devrait être en train de mener l’un de ses plus importants programmes d’aide médicale depuis sa création il y a 40 ans. Or dans le contexte actuel, notre capacité à répondre à cette crise est dramatiquement limitée. »

MSF tient à adresser ses remerciements à tous ceux qui ont manifesté leur soutien et leur solidarité à l’égard de nos collègues et de leurs familles. Nous exprimons également notre gratitude envers les médias pour leur compréhension durant ces mois difficiles. Nous demandons au public et aux médias de maintenir la même discrétion maintenant que nos collègues sont libres.

Par respect pour la vie privée de nos cinq collègues, MSF ne dévoilera pas leur identité et ne fera aucun commentaire sur les circonstances de leur détention et de leur libération.
 

Depuis juin 2012, MSF gère des hôpitaux et des centres médicaux dans le nord de la Syrie. A ce jour, nos équipes ont assuré plus de 7 000 interventions chirurgicales, 53 000 interventions d’urgence, 88 000 consultations et plus de 2 000 accouchements. Par ailleurs, MSF soutient un réseau de 50 hôpitaux et 80 centres de santé gérés par des réseaux médicaux syriens dans sept gouvernorats. MSF mène également de vastes programmes d’assistance médicale aux réfugiés syriens en Irak, en Jordanie et au Liban où près de 400 000 consultations ont été données.

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