L’hépatite C : un nouveau combat pour MSF

Le nouveau conseil d'administration de MSF élu le dimanche 15 juin 2014 à Noisiel (77). MSF
Le nouveau conseil d'administration de MSF, élu le dimanche 15 juin 2014 à Noisiel (77). © MSF © MSF

Lors de l’Assemblée Générale de MSF, le président Mego Terzian a dénoncé le prix exorbitant des nouveaux traitements contre l’hépatite C qui contraint les soignants des pays riches comme des pays pauvres à en rationner l’utilisation.L’Assemblée a également élu cinq nouveaux membres du Conseil d’administration.

La 43ème Assemblée Générale de Médecins Sans Frontières (MSF) qui s’est tenue samedi 14 et dimanche 15 à Noisiel (Seine-et-Marne)  a été l’occasion de débattre des conséquences du coût du sofosbuvir, le nouveau médicament efficace dans le traitement de l’hépatite C, pour les quelque 185 millions de malades dans le monde.

Gilead, la compagnie pharmaceutique l’ayant mis au point, applique des tarifs différents en fonction des revenus des pays. Mais le médicament demeure hors de prix tant pour les pays du Sud que pour les pays développés. A titre d’exemple, un traitement de 12 semaines coûte en France plus de 65 000 euros. Dès lors, le montant nécessaire pour traiter les quelque 130 000 malades qui en auraient urgemment besoin s’élèverait à 7 milliards d’euros, soit environ 4% des dépenses de santé de l’Etat en 2014.

« Le prix de ce traitement oblige déjà les praticiens en France à opérer un tri parmi les patients qui recevront le traitement. C’est une situation de pénurie qui rappelle celle des années 90 pour le sida, décrit le Dr. Mego Terzian, président de Médecins Sans Frontières. Ceci est d’autant plus inacceptable que cette pénurie est artificielle, déterminée par des prix qui ne sont justifiés ni par les coûts de production, ni par l’investissement en recherche et développement. »

Le sofosbuvir appartient à une nouvelle classe de médicaments contre l’hépatite C, les antiviraux à action directe (AAD). Ces nouveaux traitements permettent d’obtenir des taux de guérison nettement supérieurs par rapport au traitement actuellement utilisé, à base d’intérféron pégylé et de ribavirine. De plus, ils comportent de moindres effets secondaires, sont efficaces contre davantage de génotypes du virus et permettent de réduire la durée du traitement de douze à trois mois. D’autres molécules appartenant à la même classe ont déjà reçu des autorisations de mise sur le marché ou vont les recevoir au cours des prochains mois.

« Nous commençons à prendre conscience du défi que représente l’accès à ces nouveaux traitements pour les patients, poursuit le Dr. Terzian. Pour l’heure, les activités de MSF se concentrent uniquement en Inde, en Egypte ou en Iran, où elles demeurent limitées. Il faut que nous nous mobilisions davantage, dans le double objectif de soigner des malades et de contribuer à faire diminuer les prix des traitements. »

Par ailleurs, l’Assemblée Générale de MSF a élu cinq nouveaux membres du Conseil d’administration. Il s’agit de Gabriel Trujillo, du Dr. Chantal Umutoni, de Mickaël Le Paih, du Dr. Juliette Thaury et de Michel Cojean.

A l'issue de sa première réunion, le 15 juin 2014, la composition du nouveau Conseil d'administration est la suivante :

Président : Dr Mego TERZIAN
Vice-présidente : Dr Isabelle DEFOURNY
Vice-présidente : Gwenola SEROUX
Trésorier : Michel COJEAN (élu)
Trésorier adjoint : Denis GOUZERH
Secrétaire Général : Gabriel TRUJILLO (réélu)
Membres : Gilles DELMAS, Aurélie PAGNIER, Emmanuel DROUHIN, Thierry ALLAFORT-DUVERGER, Fred EBOKO, Dr Jean-Paul DIXMERAS, Mickaël LE PAIH (réélu), Dr Chantal UMOTONI (élue), Dr Juliette THAURY (élue)
Représentants des sections partenaires de MSF France : Nobuko Kurosaki, Deane Marchbein, Véronique Avril

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