Dans la région de Béni, la troisième phase des opérations militaires menées par les FARDC avec le soutien de la Monusco se poursuit. Les autorités congolaises affichent leur volonté de soustraire les populations à la menace de groupes armés accusés d’attaques meurtrières, et notamment mis en cause dans l’enlèvement et la disparition de plusieurs centaines d’habitants du Nord Kivu.
Au cours d’une de ces attaques survenue le 11 juillet 2013 à Kamango, une ville située à 80 kilomètres au nord-est de Béni, plusieurs personnes ont été tuées, d’autres ont été enlevées et des dizaines de milliers d’habitants ont fui vers l’Ouganda. En mission d’évaluation à Kamango, quatre membres de Médecins Sans Frontières figurent parmi les personnes enlevées ce jour-là.
Neuf mois après les faits, l’incertitude demeure quant au sort de l’équipe MSF, dans un contexte de recrudescence d’enlèvements observés depuis le début de l’année 2013. « En dépit de tous nos efforts et d’une collecte de nombreux témoignages, nos recherches comme celles de tous les Congolais affectés par ce type de disparition se heurtent à l’incapacité d’entrer directement ou indirectement en contact avec les personnes enlevées », explique le Dr. Mego Terzian, Président de Médecins Sans Frontières.
Au moment où les opérations militaires sont en cours, MSF multiplie les démarches pour retrouver les membres de son équipe. « Devant la durée des combats et leur intensité, nous sommes particulièrement inquiets du sort des otages, d’autant qu’aucun d’entre eux n’a été libéré à ce stade », poursuit Mego Terzian.
Tandis que la population a déjà payé un lourd tribut à la violence, MSF s’alarme des conséquences des combats en cours sur le sort des Congolais détenus par les groupes armés. Dans le cadre des opérations militaires conjointes menées actuellement, MSF demande d’urgence que toutes les précautions soient prises pour que la protection des otages soit considérée comme une priorité.