En 2018, lorsque les équipes de MSF répondent à la dixième épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, elles sont équipées de nouveaux outils, dont deux vaccins et cinq traitements expérimentaux. Les provinces du Nord-Kivu et d’Ituri, déjà durement touchées par des décennies de conflit armé, sont frappées par la pire épidémie que le pays ait connue. En novembre 2018, soit plus de 40 ans après la découverte d’Ebola, le premier essai randomisé contrôlé de quatre traitements a lieu au Nord-Kivu. Les résultats publiés l’année suivante démontrent l'efficacité de deux candidats au traitement d’Ebola.
Malgré ces avancées, deux tiers des patients atteints du virus décèdent lors de l’épidémie de 2018 et le virus continue de se propager pendant plus de 18 mois.
Sur le terrain, le changement intervient dans la réponse opérationnelle de MSF : en 2014, dans un climat de peur et d’incompréhension de la part de la population locale, la prise en charge des patients se fait de façon centralisée, dans des centres de traitement de grande taille, fermés, alimentant toutes sortes de rumeurs, avec pour objectif principal de réduire rapidement la propagation du virus. Elle évolue vers une approche décentralisée, dans des centres plus petits à proximité des communautés avec pour objectif le traitement du patient, des co-infections ou des co-morbidités, en attendant la confirmation de son diagnostic.