« Les patients atteints de leishmaniose viscérale présentent un énorme gonflement de la rate et du foie, avec de la fièvre, des signes de malnutrition et parfois même des saignements lorsque leur moelle osseuse est affectée, explique Hewot Melak, médecin MSF. Étant donné la dangerosité de cette maladie, ces personnes doivent être rapidement mises sous traitement. »
Après avoir reçu une alerte, les équipes MSF se sont rendues dans la basse vallée de l’Omo, où habite la tribu des Mursi, principale population touchée par la recrudescence de cette maladie. Sur place, elles ont fait face à un nombre élevé de cas de leishmaniose viscérale, aussi appelée kala-azar, et de malnutrition aiguë sévère tant chez les adultes que chez les enfants. Un des patients a expliqué aux membres des équipes MSF qu’il avait déjà perdu sept membres de sa famille, dont cinq enfants, des suites de la maladie.
Des cliniques mobiles MSF ont ensuite commencé à se rendre dans les différents villages pour dépister le kala-azar. De nombreuses personnes consultaient un médecin ou une infirmière pour la première fois et la plupart n'avaient jamais été vaccinées. Depuis, les équipes de MSF ont répondu à cette situation d'urgence et 79 patients ont été pris en charge en moins de deux mois.
Lorsqu'un patient souffrant de cette maladie est identifié, il est orienté vers l'hôpital de Jinka, situé à une cinquantaine de kilomètres. En quelques semaines, la capacité de l'hôpital à traiter ces cas a été dépassée et les équipes de MSF, aux côtés du personnel du ministère de la Santé, ont installé des tentes pour fournir un espace de prise en charge supplémentaire.