Bande de Gaza : la réponse d’urgence de MSF à l'opération «Pilier de défense»

Bâtiment de MSF à Gaza ville dans la Bande de Gaza  Mars 2012
Bâtiment de MSF à Gaza-ville, dans la Bande de Gaza - Mars 2012 © Mateja Stare/MSF

Le 18 novembre, une première équipe médicale MSF (deux personnes venant de Paris) et le coordinateur de projet ont pu rentrer dans la bande de Gaza, dans les Territoires palestiniens. Cette équipe devrait être renforcée dans les jours qui viennent par d’autres urgentistes MSF (anesthésistes, infirmiers de réanimation et de bloc, chirurgiens...).

Dans les jours qui ont suivi le début de « Pilier de défense », MSF a effectué des donations de médicaments et de matériels - déjà reportés comme étant manquants - à la pharmacie centrale de Gaza (anesthésiants, médicaments chirurgicaux, kits médicaux pour la prise en charge des blessés…). D’autres donations vont être effectuées afin de pallier les ruptures de stock (anesthésiants, désinfectants, pansements, compresses, gants...).

L’hôpital MSF sous tentes gonflables - érigé depuis 2011 dans l’enceinte de l’hôpital Nasser, à Khan Younis, au sud de la bande de Gaza, et qui, en temps « réguliers », abrite nos missions chirurgicales spécialisées* - pourrait servir de centre de triage et de bloc opératoire pour des actes chirurgicaux mineurs.

40 personnels palestiniens travaillent pour MSF dans la bande de Gaza. Deux infirmières et deux kinésithérapeutes sont présents dans notre dispensaire de Gaza-ville. Du fait de l’insécurité, seuls cinq patients ont pu s’y rendre au cours de ces six derniers jours pour y recevoir des soins. Nous comptons accroitre les capacités de cette structure afin de pouvoir y accueillir les patients déchargés des hôpitaux.

La situation dans les hôpitaux de la bande de Gaza est en cours d’évaluation. Selon les besoins, MSF apportera son soutien et déploiera les activités nécessaires. Le personnel chirurgical de Gaza étant plus qu’aguerri à la chirurgie de guerre et d’urgence, nous pensons orienter notre intervention à venir sur les soins intensifs et postopératoires.  

« Cette nouvelle offensive vient aggraver une situation humanitaire et sanitaire déjà très fragilisée dans la bande de Gaza.  Depuis 2006, MSF dénonce régulièrement la politisation du système de santé palestinien et l’impact du double conflit – israélo palestinien et inter palestinien – sur une population, déjà éprouvée par des années de conflit, et souffrant du manque d’accès à certains soins, ainsi que de la pénurie de certains médicaments et matériels médicaux essentiels » alerte Virginie Mathieu, chef de mission MSF pour les Territoires palestiniens.
 

MSF est présente dans les Territoires palestiniens depuis 1989 et dans la bande de Gaza depuis 2000.
* En juillet 2010, MSF a signé un accord avec les autorités sanitaires de Gaza et a ouvert un programme de chirurgie réparatrice. Plusieurs fois par an, des équipes MSF - composées de chirurgiens, d’infirmiers de bloc et de médecins anesthésistes - mènent des missions ponctuelles à l’occasion desquelles elles travaillent en étroite collaboration avec les chirurgiens et les équipes hospitalières de l’hôpital Nasser de Khan Younis, au sud de Gaza.


"Pilier de défense"

Le 14 novembre, « Pilier de défense » - nouvelle offensive militaire israélienne menée contre les groupes armés palestiniens - a été lancée sur la bande de Gaza.
Selon l’AFP, le bilan serait au 18 novembre de 90 morts (87 Palestiniens et 3 Israéliens). Hier, dimanche 18 novembre, a été la journée la plus meurtrière avec 31 Palestiniens tués, en majorité des femmes et des enfants.
Au 18 novembre, on comptait, selon les autorités sanitaires de Gaza, environ 500 blessés. La plupart sont pris en charge à l'hôpital Al-Shifa, structure de référence pour la bande de Gaza.
Des pénuries de médicaments, matériels médicaux  et de fuel sont rapportées.

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