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Niger : prévenir, détecter et soigner les maladies qui touchent les enfants de moins de cinq ans pendant le pic de paludisme

Activités MSF dans l'hôpital de Madarounfa Niger août 2017
Activités MSF dans l'hôpital de Madarounfa, Niger, août 2017 © Sarah Pierre/MSF

Lors du pic saisonnier de paludisme, MSF renforce ses activités  dans les régions de Zinder, Tahoua et Maradi pour prendre en charge les enfants les plus sévèrement malades.

Au Niger, période de soudure agricole, arrivée des pluies et proliférations des moustiques peuvent être fatales pour les plus jeunes. Dans le pays où plus de 800 000 enfants sont à risque de malnutrition aigüe sévère et modérée, les régions de Maradi, Zinder et Tahoua sont particulièrement vulnérables. Pendant cette période, MSF emploie plus de 1 430 personnes au sein des structures de santé et des villages pour prévenir, détecter et soigner les maladies qui touchent les enfants de moins de cinq ans.

Prendre en charge les cas pédiatriques les plus sévères

Depuis 2005, MSF travaille de manière continue en collaboration avec le ministère de la Santé Publique au sein des unités pédiatriques des hôpitaux de Madaoua, Madarounfa, Magaria et, depuis l’année dernière, a rouvert une unité pédiatrique à Dungass. Au total, ce sont plus de 1 200 lits qui sont disponibles pour répondre aux besoins en matière de soins pédiatriques et nutritionnels. des enfants de moins de cinq ans

« A la maison, il n’y a plus de mil et nous n’avons pas de réserve de nourriture. Ma fille cadette, Binta, a commencé à maigrir et à avoir des œdèmes sur le corps… Je suis venue hier en mototaxi jusqu’ici pour qu’on la soigne. J’ai l’impression qu’elle va déjà mieux », explique Hassira, mère de trois enfants. De juin à mi-septembre, plus de 6 400 enfants souffrant de malnutrition modérée et sévère ont bénéficié d’un traitement dans les Centres de Réhabilitation Nutritionnels Intensifs (CRENI) appuyés par MSF.

La plupart des enfants admis souffrent aussi d’autres pathologies, notamment le paludisme ou encore des complications post-natales et sont pris en charge par les équipes MSF au sein de ces unités pédiatriques. Les enfants malnutris sont particulièrement vulnérables à des maladies telles que le VIH ou la tuberculose. Une détection et des activités de vaccination sont mises en place pour les enfants hospitalisés et leur accompagnant.

Mieux prévenir

Réduire la mortalité infantile passe par une stratégie de prévention et d’offre médicale intégrée qui facilite l’accès aux soins, au plus près des communautés.

Dans les régions de Maradi et Zinder, en appui aux autorités sanitaires, MSF propose ainsi dans 16 centres de santé intégrés (CSI) et trois postes de santé une offre de soins qui combine le traitement thérapeutique ambulatoire de la malnutrition sévère, la détection des cas de paludisme et le traitement des autres maladies de l’enfance. Les cas les plus graves sont immédiatement pris en charge et placés dans des salles d’observation, avant d’être amenés à l’hôpital si leur état le nécessite. Dans six centres de santé intégrés du district de Madaoua, un dispositif d’appui est prévu par MSF pendant le pic dans le cas où une aide serait nécessaire pour faire face à un afflux de patients.

La prévention se déroule aussi hors des structures de santé. Dans 44 villages de Maradi, des agents de santé communautaires formés et accompagnés par MSF assurent le dépistage et le traitement des cas de paludisme simple. Entre juin et  mi-septembre 13 000 enfants ont ainsi reçu un traitement gratuit à la maison, et 750 cas ont été transférés vers une structure de santé. Cette approche communautaire permet de rendre les soins plus accessibles.

Enfin, en étroite collaboration avec les agents de santé et relais communautaires, les équipes sillonnent les villages pour échanger sur des sujets tels que l’allaitement maternel, les risques d’utilisation de préparations locales pour la guérison, l’importance de la vaccination et l’utilisation des moustiquaires imprégnées.

La lutte contre la mortalité infantile au Niger passe par une approche globale et intégrée qui facilite l’accès aux soins pour les enfants atteints des maladies les plus courantes. En s’impliquant au niveau communautaire tout en appuyant la prise en charge hospitalière, MSF développe cette approche en partenariat avec le ministère de la Santé Publique, contribuant à combattre la mortalité infantile encore excessive liée à des pathologies que l’on peut pourtant détecter et soigner. Depuis le début du pic en juin, plus de 108 000 enfants ont été pris en charge dans les différents programmes hospitaliers et communautaires mis en œuvre dans les régions de Zinder, Tahoua, et Maradi.

Notes

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