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Gaza : un rapport de MSF dénonce la campagne
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République centrafricaine : retrouvez le tchat du 9 décembre 2013 avec André Munger, responsable de programme RCA à MSF

Le Dr André Munger répondra à vos questions le 9 décembre à 12h30.
Le Dr André Munger répondra à vos questions le 9 décembre à 12h30. © MSF

Le 9 décembre, vous avez été très nombreuses et nombreux à tchater avec le Dr André Munger, responsable de programme République centrafricaine à MSF.

Depuis le 5 décembre dernier, la population centrafricaine subit une vague de violences sans précédent. A Bangui, nos équipes ont apporté des soins à 260 patients victimes de violences et porté secours à des milliers de personnes.

A force d’instabilité politico-militaire, la République centrafricaine est au fil des ans devenue un contexte d’urgence humanitaire et sanitaire chronique. Depuis le dernier coup d’État en mars 2013, la situation s’est encore gravement détériorée. Les populations déplacées se comptent désormais par milliers et sont encore plus vulnérables et exposées, notamment au paludisme, mais aussi aux épidémies, à la malnutrition...
Un contexte complexifié par l’insécurité qui prévaut dans le pays, une réalité qui touche les civils en premier lieu, mais aussi pour les personnels de santé et les acteurs de l’aide.

Vous pouvez retrouver ci-dessous l'intégralité des questions-réponses échangées durant ce tchat entre André et les internautes.

Vous souhaitez en savoir plus sur les actions de Médecins Sans Frontières en République centrafricaine ? Consultez notre dossier spécial.

En décembre, découvrez aussi l'autre rendez-vous de tchat consacré à la Syrie sur le site www.avecmsf.fr

 

Le tchat du 9 décembre avec André

André Munger, responsable de programme République centrafricaine.

Bonjour, je suis médecin, responsable des programmes MSF France en RCA, et j'y ai effectué une visite il y a 1 mois.

bérangère : Etes-vous actuellement sur place ?

Non, je suis actuellement sur Paris.

Clemtou : Pouvez-nous parler de la situation en RCA ? Pourquoi on n’en entend jamais parler ?

Déjà, depuis décembre 2011, nous avions alerté sur la situation en RCA suite à un rapport intitulé "RCA, Crise silencieuse" (disponible sur le site MSF). Dans ce rapport, nous expliquions à quel point la RCA est un contexte d'urgence humanitaire et sanitaire chronique et pourquoi. Depuis plusieurs mois, les medias parlent plus de la RCA, suite au coup d'état de mars dernier.

JC : Que peuvent les humanitaires face aux violences ?

Offrir des soins accessibles à la population. Actuellement, nous avons 9 projets, dont 3 d'urgence, pour offrir des soins médicaux et chirurgicaux aux victimes de violence et de maladie. Nous portons également assistance aux populations déplacées par les violences actuelles, qui sont réfugiées en brousse ou regroupées sur des sites non adaptés.

patricia : En dehors de Bossangoa et Bria, ainsi que de la capitale, que se passe t il à Bambari, est-ce pareil dans tout le pays ? Je ne peux que dire pauvre RCA, j'y ai vécu gamine et j'ai beaucoup de peine pour ce peuple. Bravo à vous tous sur le terrain…

Nous ne sommes pas présents à Bambari donc nous ne pouvons pas vous répondre concernant cette ville. Mais il est vrai qu'il y a plusieurs localités soumises à d'importantes tensions (exactions) qui obligent les gens à fuir. Par exemple, Bossangoa et Bangui où nous travaillons.

Amélie : Pourquoi avez-vous choisi de travailler pour MSF ? Quelles sont vos motivations ?

Tout d'abord, c'est un rêve de jeunesse : devenir médecin, soigner et avoir accès aux gens qui n'ont pas la chance de bénéficier de soins facilement.

Vincent : Salut André, j'étais en 2010 en RCA et nous nous posions la question : comment gérer des programmes long terme (Paoua) en même temps que des urgences. Au vu du contexte actuel, comment MSF se positionne pour gérer long terme vs urgences? Merci!

Salut Vincent, nous avons décidé de faire les 2. Aujourd'hui, il est bien établi que nous restons sur le long terme et à Carnot et Paoua. Et nous prévoyons d'ouvrir un troisième projet de long terme. En parallèle, nous menons et mènerons toujours des activités d'urgence pour répondre aux besoins.

Karine : Bonjour, on parle de génocide dans ce pays. Qu'est-ce que vous en pensez ? Si c'est le cas, soigner c'est bien, mais pourquoi ne le dénoncez vous pas ? Merci d'abvance ! Karine.

marco : Est-ce que vous pensez qu'on peut parler de génocide ?

Christiane : Pensez-vous que l'on assiste à un nouveau « Rwanda » ?

Depuis 1 an, nous dénonçons les exactions et violences dont sont victimes les populations et qui les privent d'accès aux soins. Ce qui se passe aujourd'hui en RCA, ce sont des attaques et des exactions menées par différents groupes armés à l'encontre des civils.

Romuald : Vos équipes sont elles rassurées par l'intervention de l'armée française?

Dominique : Est-ce que vous travaillez avec les militaires français ? Merci et bon courage surtout !

Ce qui compte à la fin pour nous c'est que les populations aient accès aux soins en toute sécurité et que les violences s'arrêtent. MSF est une organisation médicale internationale indépendante de tout pouvoir, y compris militaire. Notre seul but est de répondre aux besoins médicaux et humanitaires des populations.

Carole : Bonjour André, est ce que c'est dangereux pour les médecins là-bas ?

C'est un terrain de conflits. Il y a des risques pour l'ensemble de nos équipes, comme pour la population.

Agathe : Bonjour, je fais un exposé sur les actions de MSF par rapport au tétanos néonatal en Afrique. Pouvez-vous m'en dire plus ? Quelles sont vos actions ? Vos buts ? Y a t-il des épidémies après certaines catastrophes ?

En RCA, l'action sur le tétanos passe par la vaccination de routine.

Nous ne constatons pas d'épidémie à ce jour. Mais il est clair que notre but est de stimuler la reprise du Programme Elargi de Vaccination (PEV) contre rougeole, coqueluche, tétanos... Laissez-nous un message hors tchat sur le site msf.fr si besoin, ou sur le Facebook MSF.

géry : Bonjour, j'ai 43 ans, retraité de l'armée. J’aimerai être utile auprès de MSF, n'ayant pas de diplômes en médecine, mais ayant été infirmier à la légion étrangère. Quelles sont les possibilités pour moi de rejoindre MSF, en sécurité, logistique ou autre ? Merci.

bastien : Comment rejoindre MSF ? Faut-il obligatoirement être médecin ?

Nous recrutons diverses professions : paramédicaux (infirmières, sages-femmes, laborantins, psychologues, kinés...), logisticiens, administrateurs, chargés de ressources humaines, etc. Nous vous invitons à postuler sur notre site et à venir nous rencontrer une fois par mois lors des réunions d'information, à Paris et en province. Les dates sont communiquées sur notre site et notre Facebook. Pour en savoir plus nos recrutements : https://msf.fr/recrutement

Alain : Le paludisme est-il toujours très présent en Centrafrique ? Avez-vous des programmes dédiés ?

C'est ce qui rend le plus malade et ce qui tue le plus en RCA, surtout chez les enfants et les femmes enceintes. Tous nos programmes comportent une forte activité "palu". Ainsi, dans notre programme pédiatrique de Bria, sur 4000 consultations environ par mois, 80% sont des cas de paludisme.

Kenza : Vous allez rester dans ce pays même si la situation commence à s'aggraver pour les humanitaires ou pas. On parle d'un pays au bord de la guerre civil !!

Oui, nous allons rester, et ce tant que la sécurité de nos équipes n'est pas compromise.

@Don_Bings : Où peut-on faire des dons pour la RCA, (quelles adresses) ?

johan : Comment peut-on aider? Dons financiers, médicaments, aliments???

Dans un souci d'efficacité, de contrôle-qualité et de simplification de la logistique, nous n'acceptons pas les dons en nature. Depuis février 2007, la loi interdit la collecte de médicaments inutilisés au profit d'associations humanitaires. Vous pouvez par contre effectuer un don ponctuel ou régulier sur notre site www.msf.fr ou sur le site dédié www.avecmsf.fr . Et également à Médecins Sans Frontières, 8 rue Saint Sabin, 75011 Paris.

erika : Est-ce que MSF intervient dans un pays en accord avec les gouvernements ?

Oui, MSF signe toujours des accords de travail avec les autorités en place.

Léa Munich, Muriel Letzelter : Etant lycéennes, dans le cadre de notre TPE, nous aimerions en savoir plus sur votre association : Le manque de don est-il un frein pour le bon déroulement de vos projets ?

MSF a fait le choix d'être indépendante financièrement. Nous avons la chance d'avoir près de 500 000 donateurs privés qui nous soutiennent.

Cette indépendance financière nous permet d'être indépendants dans l'action. C'est le soutien régulier de nos donateurs, actuels et à venir, qui est le seul garant de nos actions, actuelles et à venir.

Justine : MSF c'est combien de médecins au total ??? Parce que c'est horrible à dire mais vous êtes partout Syrie, Philippines, Haïti... Quelle époque !!!

MSF France au global c'est près de 5000 personnels, nationaux et expatriés, dans le monde.

En RCA, une cinquantaine d'expatriés de plusieurs nationalités et 1 100 employés nationaux travaillent pour MSF France.

Colette : Travaillez-vous avec les équipes médicales locales ?

Oui, nous travaillons en étroite collaboration avec le personnel du Ministère de la Santé Centrafricain. Car, en RCA, MSF intègre ses activités dans les structures de santé publiques.

Hugues : Est-ce que vous pensez que cette crise en RCA va encore durer longtemps ?

Bien sûr, nous espérons que cette spirale de violence va rapidement prendre fin. En attendant, nous sommes là et nous maintenons nos activités.

Alain : Quels sont les autres terrains où vous intervenez en Afrique ? Les besoins sont-ils très différents selon les pays ou rencontrez-vous des situations similaires ?

Notre principal terrain d'intervention reste l'Afrique : paludisme, malnutrition, conflits, épidémies... Chaque pays, chaque contexte, demeure particulier. Vous pouvez avoir un aperçu de nos activités en Afrique sur notre site.

Joëlle : Bonjour André, est-ce que vous pensez que la RCA intéresse les français ? Recevez-vous beaucoup de dons depuis qu'on en parle dans les medias ?

Olivier : Bonjour André, comment utilisez-vous la fenêtre médiatique bien ouverte maintenant pour faire parler de la situation catastrophique pour la population sur l'ensemble du territoire ?

Malheureusement, la situation en RCA ne touche pas suffisamment les Français. Nous avons tenté de mobiliser les medias pendant longtemps sans succès et nous espérons que ce nouvel intérêt nous aidera à sensibiliser l'opinion publique, la communauté internationale, sur ce qui se passe dans ce pays.

Esteve : Avez-vous besoin de chirurgiens sur place ?

babou : Quelles sont les compétences médicales dont vous avez le plus besoin sur place ? Chirurgiens, pédiatres, psychologues ? Quelle est l'urgence ?

Oui, car nous avons un programme chirurgical à Paoua et actuellement à Bangui. Nous avons également besoin d'anesthésistes, infirmiers de bloc, généralistes, urgentistes, gynécos obs, pédiatres, psys...

Colette : Comment assurez-vous votre propre sécurité sur place ?

En RCA comme sur tous les terrains de conflit, nous sommes en contact avec les groupes qui contrôlent les zones où nous travaillons. Ce sont nos principes d'action qui nous protègent : neutralité, impartialité, indépendance...

Laura Khechiba : Les Centrafricains acceptent-ils vos interventions, vos manières d'exercer votre métier, etc. ?

Oui, dans la mesure où nos salles d'attente ne désemplissent pas. Nous sommes présents depuis 1996 auprès des populations centrafricaines.

René : Je souhaitais vous remercier pour tout ce que vous faites pour toutes ces crises dans le monde. Est-ce que votre aide est indispensable en RCA ? Y-a-t-il d'autres associations sur place ?

MSF a longtemps été le seul acteur médical sur le terrain. Aujourd'hui, d'autres associations nous ont rejoints. Mais, au vu de l'ampleur des besoins auxquels fait face ce pays depuis longtemps et auxquels il faut répondre en urgence à court, moyen et long terme, davantage d'aides sont nécessaires et notamment de la part des agences des Nations Unies encore trop absentes. Les ONG seules ne peuvent pas faire face à l'ampleur des besoins humanitaires.

Merci André Munger, le mot de la fin ?

Merci à toutes celles et ceux qui se sont intéressés à la situation dans ce pays. Restez en contact avec nous et suivez l'actualité de notre mission en RCA sur notre site www.msf.fr . Et retrouvez-nous le 19 décembre pour un nouveau tchat avec Adrien, de retour de mission en Syrie.

André n'a pas pu répondre à toutes vos questions. Si vous souhaitez en savoir plus sur les études à suivre pour travailler dans l'humanitaire, nous vous donnons rendez vous sur notre page Facebook : www.facebook.com/medecins.sans.frontieres


Participez à notre prochain tchat sur la Syrie et posez dès maintenant vos questions à Adrien Marteau


Présente depuis 1997 en RCA, MSF continue de travailler, d’adapter ses activités et d’ouvrir de nouveaux projets afin de pallier les besoins de plus en plus importants et pressants.
Nos équipes gèrent actuellement sept projets réguliers (à Batangafo, Boguila, Carnot, Kabo, Ndéle, Paoua et Zémio) et trois projets d’urgence (à Bossangoa, Bouca et Bria).
Une équipe d’urgence mobile couvre également les zones de Bouar, Mbaiki et Yaloké.
D’ici la fin de l’année, MSF espère pouvoir initier des activités sur Bangassou et Ouango.

Au total, nous offrons aujourd’hui des soins médicaux gratuits à environ 400 000 personnes, proposons une capacité hospitalière d’environ 800 lits, travaillons dans 7 hôpitaux, 2 centres de santé et 40 postes de santé et comptons plus de 100 personnels expatriés et environ 1 100 personnels centrafricains dans nos équipes.

DOSSIER SPECIAL RCA

Retrouvez notre dossier consacré à la crise frappant la République centrafricaine.

Notes

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