Après une nette augmentation du nombre de cas et de décès dans les années 1980 et 1990, la lutte contre le paludisme a connu d'importants succès à partir du début des années 2000. La mortalité liée à la maladie a ainsi été divisée de près de la moitié en vingt ans, notamment grâce à des tests de diagnostics plus rapides et accessibles, des traitements combinés à base d'artémisinine (ACT) davantage disponibles et abordables, l'utilisation plus importante de moustiquaires imprégnées d'insecticides, ainsi qu'au développement des programmes de prévention (dont la chimioprévention du paludisme saisonnier – CPS) . En 2019, l'OMS enregistrait 229 millions de cas de paludisme dans le monde et 409 000 personnes en seraient décédées.
Si la maladie touche une centaine de pays dans le monde, c’est sur le continent africain qu'elle est la plus endémique. En Afrique subsaharienne, la population cumule à elle seule plus de 90 % des cas de paludisme dans le monde et les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans y représentent la majorité des malades. Une large partie de la population africaine exposée au risque de paludisme reste cependant exclue de l'accès aux outils de prévention, de diagnostic et de traitement de la maladie. Beaucoup vivent dans des zones reculées et difficilement accessibles. La saison des pluies, de plus en plus intense, favorise par ailleurs le développement des infections parasitaires. Certaines régions, en proie à une instabilité et une insécurité permanente sont délaissées par les politiques sanitaires nationales. La pauvreté extrême et les dysfonctionnements des systèmes de santé limitent l’accès aux soins pour la plupart des personnes atteintes de paludisme – ou exposées à la maladie.
Des efforts considérables restent donc nécessaires pour atteindre les objectifs de « La Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme », adoptée par l'Assemblée mondiale de la Santé en 2015, qui vise notamment à réduire d’au moins 90 % l’incidence des cas de paludisme et des taux de mortalité dus à la maladie d'ici à 2030. Les financements et les priorités de santé sur le continent africain doivent toutefois être au rendez-vous : avec la pandémie de Covid-19 et le ralentissement de l'approvisionnement en matériel médical et de prévention, on déplore une augmentation des cas dans plusieurs pays en 2020.
Sur le front de la recherche vaccinale, le vaccin antipaludique RTS,S (Mosquirix) du laboratoire PATH et GSK, semble le plus avancé. Des essais cliniques sont en cours au Ghana, au Kenya et au Malawi. Leurs résultats préliminaires estiment qu'il permettrait de réduire à 4 sur 10 les cas de paludisme chez les jeunes enfants. Médecins Sans Frontières ne l'utilise cependant pas encore, son efficacité et sa sûreté étant toujours limitées.
Le paludisme est transmis à l'humain par des moustiques infectés – l’anophèle femelle – qui piquent pour se nourrir de sang et stimuler leur production d'œufs. La ponte se fait principalement dans des eaux stagnantes, expliquant la recrudescence de la maladie en saison des pluies. Le moustique injecte le parasite dans le sang de la personne piquée. Le parasite s’installe alors dans le foie humain, où il se multiplie. Puis les parasites migrent dans le sang où ils colonisent et détruisent les globules rouges.