Depuis le mois de février, le gouvernement pousse les gens à rentrer chez eux. Les camps mis en place par l'armée ont été fermés et une aide financière a été promise à l'arrivée. Le processus de retour se poursuit et, sur le principe, nous n'avons pas à nous y opposer. L'idée est que les familles rentrent à temps pour reconstruire leur maison, cultiver leurs champs et être prêtes pour passer l'hiver dans de bonnes conditions. Les familles qui quittaient
les "villages médicaux" que nous avions créés à Mansehra sont reparties avec près de 800 kilos de matériel, y compris le bois, la tôle et l'isolant de l'habitat semi temporaire que nous leur avions construit. Organiser le transport ne fut pas facile mais chaque famille est arrivée où elle le souhaitait.
Nous avons cependant constaté une certaine désorganisation de ce retour et une impréparation en termes d'abris et de suivi médical pour accueillir les familles. De plus, la distribution de l'aide financière a pris du retard. Les cas extrêmes, ce sont des familles qui ont perdu leur terrain à cause de l'effondrement de pans entiers de montagne lors du tremblement de terre, et n'ont donc pas d'endroit pour se reconstruire une maison. L'autre exemple, c'est la ville de Balakot, déclarée "zone rouge" inconstructible avec le projet de rebâtir la ville à proximité. Mais la décision a été prise tardivement, alors qu'un hôpital venait d'être construit au coeur de la "zone rouge", et l'emplacement de la ville nouvelle n'est pas encore déterminé. Du coup, les personnes qui sont rentrées vivent sur les gravats, dans une grande précarité. Les organisations d'aide ont eu un moment de flottement, ne sachant pas où s'installer pour assister la population de Balakot.