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Angola - Fièvre de Marburg : arrêt de nos activités à Negage

Constatant l'impossibilité de travailler dans les conditions sanitaires requises et avec une garantie de sécurité pour nos équipes, nous avons décidé de cesser nos activités dans la ville de Negage. Dans le contexte de l'épidémie de fièvre de Marburg en Angola, nous étions présents à Negage depuis le 3 avril pour être en mesure de prendre en charge des personnes infectées par la fièvre de Marburg et assurer les soins des autres malades.

Le 3 avril, suite à l'apparition de cas suspects de fièvre de Marburg à Negage, dans la province de Uige, une de nos équipes a commencé à travailler dans cette ville située à une heure de route au sud-est de Uige, foyer principal de l'épidémie.

Nos volontaires ont installé, au sein de l'hôpital de Negage, un centre de traitement pour les cas suspects ou confirmés de fièvre de Marburg, ont désinfecté tous les services de l'hôpital et y ont appliqué des mesures de précaution strictes pour empêcher la transmission nosocomiale (au sein même de l'hôpital) du virus.

Notre équipe a par ailleurs renforcé le triage des patients pour pouvoir orienter rapidement les cas suspects de fièvre de Marburg vers l'unité de traitement prévue à cet effet, restreindre les admissions aux urgences médicales et prendre en charge ces urgences dans des conditions sanitaires protégeant les patients comme le personnel soignant.


Obstacles incessants. Tout au long de notre intervention, nous nous sommes heurtés à de nombreux obstacles et n'avons pas su mettre en pratique l'ensemble des recommandations que nous formulions. Ainsi, des procédures invasives (injections, perfusions, etc.) et la réutilisation de matériel jetable ont continué.

La pratique d'actes chirurgicaux à même le lit d'hospitalisation des malades, sans asepsie ni anesthésie, s'est poursuivie. Parce que le triage correct n'a pas été respecté, deux membres du personnel de l'hôpital et deux personnes accompagnant des malades ont été en contact non protégé avec deux patients présentant des symptômes de fièvre de Marburg.
Par ailleurs, à plusieurs reprises, un des responsables de l'hôpital a accusé publiquement Médecins Sans Frontières d'être responsable de la mort de plusieurs patients.

Le 9 mai, alors qu'elle s'occupait d'un cas suspect de fièvre de Marburg, une de nos volontaires a été menacée par un policier armé à l'intérieur même de l'hôpital. Or, face à une maladie qui suscite des réactions de peur, il est essentiel d'éviter tout comportement risquant d'alimenter un climat de panique. Cet incident de sécurité d'une extrême gravité, dernier épisode d'une succession d'entraves à notre intervention, nous a donc amené à cesser immédiatement nos activités à Negage.

A Uige et Songo, des difficultés similaires. Nous restons présent à Camabatela, dans la province voisine du Cuanza Norte, où nous menons depuis janvier 2004 un programme de prise en charge de la maladie du sommeil. Nous allons y renforcer nos activités pour assurer la prise en charge des pathologies autres que la fièvre de Marburg et limiter le transfert de patients sur Negage, où les conditions d'une prise en charge médicale en toute sécurité ne sont pas réunies.

D'autres équipes de Médecins Sans Frontières sont présentes dans les villes de Uige et de Songo. A Songo, aucun nouveau cas suspect de fièvre de Marburg n'a été enregistré depuis plus de 3 semaines, et notre équipe organise donc la passation de ses activités aux autorités locales.

A Uige, en revanche, l'épidémie n'est toujours pas sous contrôle. Entre le 9 et le 15 mai, 8 cas suspects ont été admis à l'hôpital et 4 patients y sont décédés. D'autres malades ainsi que des décès surviennent toujours à domicile. Face à cette situation extrêmement préoccupante, notre équipe présente à Uige fait son maximum pour appliquer des mesures de précaution strictes à l'hôpital.

Notes

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