Au 30 mars, le bilan officiel établi par le ministère de la Santé angolais et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état de 132 cas confirmés de fièvre de Marburg ayant entraîné la mort de 126 personnes.
Uige, épicentre de l'épidémie
Notre équipe a constaté que l'hôpital provincial de Uige, d'où est partie l'épidémie et où ont été pris en charge la plupart des malades, est dans un état déplorable, sans eau ni électricité, avec une morgue désorganisée et du personnel soignant débordé. Beaucoup de ces équipes ont potentiellement été en contact avec des malades. Parce que la fièvre de Marburg est une maladie contagieuse qui se transmet par contact avec les fluides corporels (urines, selles, sang, vomi) des malades, des mesures de précaution doivent être mise en place en urgence pour éviter une épidémie à grande échelle. Un dispositif de surveillance est également nécessaire pour détecter au plus vite l'apparition de nouveaux cas.
La première tâche de notre équipe consiste à établir une unité d'isolation au sein de l'hôpital, où les malades seront pris en charge. Elle devra alors former le personnel médical local aux mesures de protection très strictes à respecter pour éviter d'être contaminé. Nos activités consisteront à assurer la prise en charge des malades (réhydratation des patients, administration d'antalgiques et d'anti-vomitifs, etc.), à développer les contacts avec les habitants de Uige pour détecter de nouveaux cas, à séparer les cas suspects des cas confirmés, et à nous assurer que les précautions nécessaires soient prises lors de l'enterrement des victimes de l'épidémie.
Contrôler l'épidémie
Par ailleurs, un laboratoire mobile sous la supervision de l'OMS est disponible depuis mercredi à Uige. Nous pourrons ainsi savoir au plus vite si les cas suspects souffrent réellement de la fièvre de Marburg. Du matériel et des volontaires supplémentaires arriveront dans les prochains jours pour renforcer notre intervention. Des équipes de l'OMS et d'Epicentre (la cellule de recherche épidémiologique de MSF) à Uige se chargeront du contrôle épidémiologique et de la recherche des personnes ayant été en contact avec des malades afin de contrôler l'épidémie.
A Luanda, la capitale angolaise, six cas de fièvre de Marburg ont été enregistrés. Trois malades sont décédés. Une autre équipe MSF installe une unité d'isolation et de traitement à l'hôpital universitaire pour être en mesure de prendre en charge d'éventuels nouveaux cas, ainsi que quatre unités d'isolation ailleurs dans la ville en attente de référence des patients vers l'hôpital. Le ministère de la Santé a mis à disposition quatre ambulances pour le transport des cas suspectés en cas de besoin. L'OMS, pour sa part, est en train de mettre en place un dispositif de détection de nouveaux cas et de pistage des personnes en contact avec des malades.