Angola - La fièvre de Marburg se propage toujours

Angola  La fièvre de Marburg se propage toujours
Angola - La fièvre de Marburg se propage toujours © Jean-Paul Delain/MSF

L'épidémie de fièvre de Marburg, partie de la province de Uige, au nord de l'Angola, n'est toujours pas jugulée. Le dernier bilan officiel fait état de 150 morts pour 163 cas recensés.

Nos équipes ont mis en place, à Uige mais aussi dans la capitale Luanda, des unités d'isolation des cas suspects et des malades afin d'éviter la transmission de cette maladie contagieuse. Des admissions ont déjà débuté dans notre unité de Uige. Mais la recherche des cas suspects et des personnes ayant potentiellement été en contact avec des malades doit être améliorée et accélérée. Pour espérer interrompre la transmission de la fièvre de Marburg, la réponse à l'épidémie doit encore monter en puissance.

 

Dix jours après la confirmation, en Angola, d'une épidémie de fièvre de Marburg - de la même famille que le virus d'Ebola -, nos équipes sont mobilisées sur le terrain. Dans la ville de Uige, foyer principal de l'épidémie situé au nord du pays, nos volontaires se sont investis au sein de l'hôpital provincial. Ils y ont trouvé une situation catastrophique : des patients laissés sans soins, du personnel démoralisé et effrayé, aucun suivi approprié des cas suspects parmi les habitants de la zone. Notre équipe, qui compte plusieurs membres expérimentés dans la prise en charge d'épidémies de fièvre hémorragique, a commencé à assurer le suivi des cas suspects.

Deux unités d'isolation et de traitement
A Luanda, la capitale angolaise, des cas de fièvre de Marburg ont également été notifiés. Une autre de nos équipes a installé, au sein de l'hôpital universitaire, une unité d'isolation et de traitement des malades, au cas où l'épidémie se répandrait à travers cette ville de 4 millions d'habitants. Nous assurons de plus la formation de personnel médical local et apportons nos conseils techniques au Comité national de crise mis en place par les autorités.

Selon les chiffres fournis par le ministère angolais de la Santé et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le bilan officiel s'établissait, le 2 avril, à 163 cas recensés parmi lesquels 150 sont décédés. A ce jour, tous les cas identifiés ont contracté la maladie dans la province de Uige, même si certains ont été pris en charge dans d'autres provinces. D'autres cas suspects ont été notifiés ailleurs dans le pays. Certains se sont révélés être de fausses alertes, mais pour d'autres les symptômes semblent correspondre à ceux de la fièvre de Marburg.


Former le personnel médical aux précautions sanitaires
Le pavillon d'isolation mis en place par notre équipe au sein de l'hôpital de Uige est désormais prêt à accueillir les cas hautement suspects pour assurer leur suivi dans des conditions de sécurité strictes. Les premières admissions ont débuté. Les personnels médicaux ont été formés aux précautions sanitaires à respecter pour garantir leur propre sécurité. Cela passe notamment par le port de combinaisons de protection comprenant des gants, des blouses, des bottes, des lunettes, etc., afin d'éviter tout contact avec les fluides corporels des malades. A Uige, MSF coopère étroitement avec le ministère de la santé angolais et une équipe de l'OMS en charge de la surveillance épidémiologique et de la détection de cas suspects dans la ville. Par ailleurs, pour éviter toute contagion, nous avons assuré l'enterrement de plusieurs habitants victimes de la fièvre de Marburg.

Mieux prendre la mesure de l'épidémie
Il est urgent que la réponse à l'épidémie monte en puissance au niveau national. La recherche des cas suspects et des personnes ayant potentiellement été en contact avec des malades doit être améliorée et accélérée. Plus de moyens sont indispensables et doivent être mis en oeuvre de toute urgence pour prendre la mesure de l'épidémie et s'efforcer d'interrompre la transmission de la fièvre de Marburg. Si ces efforts importants sont déployés, alors l'épidémie pourra être jugulée en quelques semaines.

 

Notes

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