600 000 Rohingyas dans l'État de Rakhine
La situation pour les Rohingyas au Myanmar n’a quant à elle pas changé. En 1982, une loi sur la citoyenneté les a rendus apatrides, et au fil des années, ils ont été privés de leurs droits - à l'éducation, au mariage, à la planification familiale, à la libre circulation et à l'accès aux soins de santé.
En 2012, les violences entre les communautés rohingya et rakhine ont entraîné la destruction de villages entiers. Quelque 128 000 musulmans rohingyas et kaman vivent depuis dans des camps surpeuplés dans le centre de l’Etat de Rakhine. Privés de liberté de mouvement et d'emploi, ainsi que d'accès aux services de base, ils dépendent également entièrement de l'aide humanitaire.
« Il n’existe pas de réelles opportunités d’emploi ici et il n’y a pratiquement plus aucun poisson à pêcher. Il y a très peu d’échanges commerciaux dans la zone, et nous ne pouvons pas acheter ce que nous voulons, explique Suleiman, un Rohingya installé à Nget Chaung. Les gens ici sont tristes, ils sont frustrés de ne pas pouvoir bouger ou travailler. Nous gardons notre frustration à l'intérieur parce que nous ne pouvons même pas en parler - il n'y a aucune opportunité pour cela, nous n’avons même pas le droit d’aller dans la commune voisine. »