Au cours des dernières années, les équipes de MSF présentes dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh ont traité un nombre croissant de patients atteints de maladies de peau. En mars 2022, elles ont commencé à recevoir un nombre inhabituellement élevé de patients atteints de gale, et depuis les chiffres ont explosé. Entre janvier et mai 2023, les équipes MSF ont traité près de 70 000 patients ayant contracté la gale, soit près du double comparé à la même période en 2022.
« Certains jours, nous avons reçu jusqu’à 700 patients touchés par la gale, explique Pankaj Paul, coordinateur médical adjoint de MSF au Bangladesh. Aujourd’hui, nous ne sommes tout simplement pas en capacité de prendre en charge toutes les personnes qui se présentent avec la gale dans nos hôpitaux. » Les équipes MSF sont ainsi contraintes de renvoyer les patients vers des établissements de santé situés à proximité de leurs camps respectifs.
« Notre fils de quatre ans a la gale depuis décembre dernier, explique Ajmot Ullah, un membre de la communauté Rohingya vivant dans les camps. Il a commencé à avoir des éruptions cutanées sur ses mains puis sur tout son corps. Nous avons dépensé beaucoup d'argent pour ses soins et son état de santé s’est amélioré. Mais il a été réinfecté très rapidement. Il ne dort pas beaucoup, tout son corps le démange, surtout la nuit, et il pleure souvent de douleur. Mes deux autres fils ont aussi la gale, et ma femme et moi avons aussi des symptômes. C'est devenu un cauchemar pour ma famille. »