Pendant cinq jours, Mumtaz et Rozia se sont cachées dans les montagnes, se nourrissant exclusivement de feuilles d’arbres. « Un groupe de villageois nous ont vues et ont eu pitié de nous. Ils nous ont amenées dans leur village, Shilkhali. On y est restées une nuit, puis un pêcheur nous a amenées au Bangladesh à bord de son bateau. Il ne nous a rien fait payer parce que je pense qu’il a vu nos blessures, et nos souffrances », se souvient-elle.
Quand elle est arrivée au Bangladesh, Mumtaz a été soignée pendant un mois à l’hôpital MSF installé dans le camp. Au fil du temps, Mumtaz a repris des forces. En juillet 2018, elle s’est remariée et a eu un garçon, Mohammad Younis, qui a maintenant six mois. « C’est comme un don de Dieu, c’est un bébé heureux et en bonne santé. »
Sa nouvelle histoire d’amour n’a malheureusement pas duré longtemps. Son mari s’est enfui peu de temps après la naissance de l’enfant. « Tout ce que je veux, c’est mener une vie décente sur mes terres, comme avant. Je ne veux plus supplier qui que ce soit, ni faire la queue des heures avec mon bébé dans les bras pour pouvoir manger. Je veux retrouver ma dignité », conclut Mumtaz.