Yap Boum : Plus de 16 000 cas positifs à la Covid-19 ont été recensés dans les 10 régions du Cameroun. La transmission est accrue à Yaoundé, la capitale, où MSF prend en charge des patients atteints de la maladie à l’hôpital de Djoungolo. Entre le 25 avril et le 30 juin 2020, 313 patients y ont été soignés. Le nombre de décès demeure relativement faible, avec un taux de mortalité d’environ 2 à 3 %.
Les ressources humaines et matérielles du système de santé camerounais ont été principalement dirigées vers la Covid-19, alors que d'autres risques épidémiologiques existent, comme celui du choléra ou de la rougeole, des maladies endémiques au Cameroun.
Nous devons entrer dans une phase d’intégration de la réponse pour pouvoir assurer la continuité des services de santé pour les patients et les communautés affectés par ces autres maladies. C’est notamment pour cela que des centres de prise en charge dédiés aux soins de la Covid-19 sont mis en place : pour permettre aux autres hôpitaux de continuer à répondre aux autres épidémies.
Quelle lecture l'épidémiologie nous donne-t-elle du contexte actuel ?
Yap Boum : MSF a mis en place de nombreuses initiatives dans ses projets pour lutter contre la propagation de la Covid-19 au Cameroun. On s’est rendu compte qu’il y avait moins de personnes qui venaient à l’hôpital, d’où la nécessité d’assurer un meilleur accès aux soins et mettre en place des activités communautaires. Les équipes se rendent dans les communautés pour les sensibiliser à la maladie et font du suivi à domicile pour les cas confirmés et modérés de coronavirus. Les patients atteints de formes plus sévères de la maladie sont eux référés vers les centres de prise en charge spécialisés.