La réponse du gouvernement chinois a été rapide et massive. De plus, il y a eu un grand élan de générosité en provenance de tout le pays : aide matérielle et financière de particuliers comme de communautés locales.
Répondre aux urgences en matériel. En collaboration avec la Croix-Rouge chinoise et avec les autorités sanitaires locales, les équipes MSF évaluent les besoins dans le Sichuan sinistré, une province très peuplée, aussi vaste que la France. Tout au long du week-end, au fur et à mesure que les routes étaient dégagées, elles ont pu se rendre dans des zones (jusque là toujours isolées) proches de l’épicentre du séisme.
Les besoins les plus urgents sont la nourriture, l’eau et les abris. Les soins médicaux spécialisés et le matériel médical manquent également. Les hôpitaux de la région ont été très endommagés et beaucoup sont hors-service. En collaboration avec la Croix-Rouge chinoise de Chengdu, capitale provinciale du Sichuan, MSF a procédé à la distribution de 1 750 tentes familiales ; 2 000 autres tentes de ce type devraient être distribuées cette semaine.
Soutien chirurgical. Une équipe MSF, incluant un chirurgien orthopédique et un médecin, vient en soutien au personnel de l’hôpital de la ville de Guanghan, dans la préfecture de Deyang particulièrement touchée. Cette structure prend en charge les blessés sévères référés par avion de Shifeng, Mianzhu et Beichuan, villes sinistrées voisines.
MSF a procédé à des donations de médicaments et de matériel médical à cet hôpital. MSF s’est aussi rendue dans plusieurs sites de regroupement de personnes sinistrées de Guanghan. Les besoins y ont largement été pris en charge par le gouvernement chinois et la population locale.
Après évaluation, MSF a approvisionné, en matériel médical et en tentes, 2 hôpitaux d’Etat, à Hanwang et Mianzhu (environ 60 km à l’est de l’épicentre du séisme). Ces 2 structures ont été très endommagées et toutes les activités médicales ont désormais lieu en dehors des bâtiments, sous des tentes. Le personnel hospitalier, lui aussi victime du séisme, est épuisé. Au cours du week-end, MSF a donné 20 grandes tentes a chacun des deux hôpitaux qu’elle continuera à soutenir.
Appui médical spécialisé. Trois néphrologues (de l’Université de Ghent, en Belgique, et de Hong-Kong), travaillant en collaboration avec MSF, ont partagé leur expertise de la prise en charge du « crush syndrome » (lire encadré) à 3 des plus grands hôpitaux de Chengdu (dotés de services orthopédiques et traumatologiques), où beaucoup de personnes blessées ont été amenées, ainsi qu’à l’hôpital de Guanghan.
De même, un psychologue MSF spécialisé dans les événements traumatiques a rejoint l’hôpital Huaxi de Chengdu, structure de référence et de formation en santé mentale majeure de la région. Des centaines d’étudiants ont été mobilisés et y sont en cours de formation, afin de rapidement proposer des soins psychologiques aux survivants du séisme.
Cette semaine, les équipes MSF continueront d’évaluer les besoins dans la zone touchée et de proposer leur aide là où elle est nécessaire. Actuellement, MSF compte 23 volontaires sur le terrain.
Voir une carte de la province du Sichuan (courtesy www.alertnet.org)
Le « crush syndrome »
Au lendemain d'un tremblement de terre, ce syndrome apparaît fréquemment chez les blessés, après leur dégagement. Il s'agit d'une insuffisance rénale aiguë, causée par l'écrasement des masses musculaires, endommagées par de graves blessures internes, qui libèrent alors des quantités massives de toxines dans le sang et conduisent à une insuffisance rénale. La réponse à ce type de syndrome, fatal dans un cas sur deux, est la dialyse, soit une reprise de la fonction rénale par voie artificielle. Trois néphrologues viendront renforcer les équipes.
MSF travaille en Chine depuis 1988. Depuis 2003, MSF mène un programme VIH/sida à Nanning, dans la province du Guangxi. Début 2008, notre programme VIH / sida de Xiangfan, province de Hubei, a été transféré aux autorités chinoises.
Contact presse : Isabelle MERNY - 00 33 1 40 21 28 42 ou 00 33 6 76 22 02 79