« J'ai été admise à l'hôpital pour cause de diarrhées et de vomissements. Lors de mon arrivée, je ne pouvais ni parler, ni me tenir debout. Maintenant, je me sens mieux », explique Joséphine, une femme d'une cinquantaine d'année, essayant de se relever de son lit à l'hôpital de Gros Morne, non loin de la ville des Gonaïves.
Dans cette structure du ministère de la Santé, les équipes de Médecins Sans Frontières apportent leur expertise médicale pour le traitement des malades et un soutien pour la mise en place de mesures d'hygiène et d'assainissement. Cette coopération est utile, car la gestion du choléra est une expérience nouvelle pour le personnel local, mobilisé dans le petit hangar sous les tentes et les arbres de l'avant-cour de l'hôpital.
« J'ai peur que mes sept enfants n'attrapent la maladie. Et je ne peux plus m'occuper de la culture de la terre », s'inquiète Joséphine, s'adressant à une autre femme malade à coté de son lit. Toutes deux viennent d'un quartier appelé Château.
Pour cette communauté, il faut marcher plusieurs heures pour arriver à l'hôpital. En Haïti, l'accès aux structures de soins reste difficile car beaucoup manquent de moyens. Leurs difficultés financières empêchent certains d'acquitter les frais de transport en cas d'urgence. « J'ai dû payer 150 gourdes (3 euros) de taxi moto pour arriver jusqu'ici. D'autres malades ont été transportés, pendant une demi-journée, couchés sur leur lit », ajoute-elle.
Dans les zones avoisinant l'hôpital de Gros Morne, MSF apporte un soutien en assainissement à des hôpitaux. Tandis que les explorations continuent dans le nord, les équipes offrent leur aide médicale pour répondre à l'épidémie et poursuivent leur travail de promotion des mesures d'hygiène.
Dossier spécial choléra en Haïti