Dans quelle mesure êtes-vous préoccupés par cette nouvelle épidémie d'Ebola ?
Ce virus est toujours particulièrement inquiétant, c'est pourquoi nous avons mobilisé une équipe de spécialistes expérimentés, qui se rendra en Guinée dès que les procédures administratives et de visa le permettront. Il nous sera alors possible d'évaluer l'ampleur de l'épidémie et son niveau de complexité.
Que doit-on faire au début d'une réponse Ebola ?
Tout d'abord, nous devons avoir une idée précise du problème. Une équipe de surveillance épidémiologique, comprenant un spécialiste de MSF, est partie dès lundi 15 février vers N'Zerekore et Gouéké, les zones où les cas ont été rapportés, à l'extrême sud du pays. L’équipe a commencé à effectuer une surveillance épidémiologique mais à ce jour nous n'avons pas encore une image nette de l'épidémie. Ensuite la priorité sera de rechercher toutes les personnes qui ont été en contact avec une personne atteinte d'Ebola ; d’isoler et de traiter les patients au sein d’une structure médicale dédiée et de garantir que les pratiques funéraires se déroulent de façon sûre. Il nous faut ensuite informer et sensibiliser, travailler avec les communautés et s'assurer que tous les établissements de santé mettent en place un bon système de triage, afin de limiter l’impact d’Ebola sur le reste des activités de santé.
Développer une relation de confiance avec les populations est indispensable. Il est impératif de prendre le temps de parler avec les communautés dans les zones touchées, de les écouter. Nous devons adapter la réponse en fonction des besoins de la population. Il doit s'agir d’un vrai dialogue, dans les deux sens.