Dans les yeux d'Andrew Quilty : en Afghanistan, avec les familles réfugiées dans le camp d'Hérat

Le photographe australien Andrew Quilty couvre l'Afghanistan depuis 2013. Il en est devenu l'un des plus grands témoins. À travers son objectif, retour dans le camp de déplacés de Shahrak-é-Sabz, proche de la ville d'Hérat.

En 2018, on estime que 150 000 personnes ont fui la sécheresse et les combats entre les forces de sécurité afghanes et les Talibans pour se réfugier dans des camps, à Hérat et ses alentours. Situé à la périphérie de la ville d'Hérat, le camp de Shahrak-é-Sabz abrite environ 11 500 déplacés, provenant principalement du district assiégé de Bala Mourghab, dans la province de Badghis, au Nord-Est d'Hérat.

Au printemps 2019, Shahrak-é-Sabz et ses terres peu fertiles étaient déserts. Lorsque les autorités ont mis ces terrains à disposition pour une utilisation censée n'être que temporaire, une part de la population s'est installée là.

Bien que les Nations unies aient décidé de fortement réduire l'aide humanitaire aux personnes déplacées dans l'espoir qu'elles retournent dans leurs villes et villages d'origine, les habitants – jugeant dangereux de retourner dans la province de Badghis – ont commencé à construire une multitude de petites maisons en briques.

Toutes les générations confondues s'adonnent à la tâche : ils mélangent de l'eau à de la terre, puis façonnent le mélange en forme de briques avant de les laisser sécher au soleil et de les empiler les unes sur les autres. Des toiles sont ensuite posées en guise de plafond. Les maisons ne font en général pas plus de 10 mètres carré.

D’avril 2018 à décembre 2019, les équipes MSF ont travaillé dans le service des urgences de l’hôpital d’Hérat, en y formant du personnel pour améliorer la gestion du flux de patients et la prise en charge des cas critiques.

Face à l’afflux de personnes déplacées, MSF a ouvert en décembre 2018 un centre de santé à la périphérie d'Hérat, pour y dispenser des consultations médicales aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes.

Le centre de santé était initialement réservé aux patients de moins de 5 ans, puis s'est ouvert aux patients de tous âges. Le personnel MSF reçoit environ 200 patients par jour. Les principaux problèmes de santé des enfants sont la malnutrition (1 500 cas de janvier à septembre 2019), les infections respiratoires aiguës en hiver et la diarrhée aiguë en été.

En juillet 2019, MSF a élargi l’accès aux soins dans son dispensaire à tous les patients, enfants et adultes, compte tenu de la forte réduction de l'aide humanitaire dans la région et des besoins de l'ensemble de la population.


Pour pouvoir se nourrir mais aussi pour rembourser des dettes, les briques fabriquées en terre crue peuvent être vendues à l'unité : une brique rapporte 1 afghani ; et 1 000 briques, 1 000 afghanis [11 euros].

