Pourquoi a-t-on décidé de distribuer un complément nutritionnel à Zalingei ?
A Zalingei, en dépit de l’aide alimentaire distribuée aux 100 000 personnes déplacées, nos équipes ont vu en 2007 le nombre d’enfants sévèrement malnutris hospitalisés doubler par rapport à 2006.
Pour la première fois en trois ans, MSF a dû étendre ses capacités d’hospitalisation et ouvrir des centres nutritionnels dans deux des principaux camps de la ville.
Pour prévenir cette situation, nous avons décidé cette année de distribuer un complément nutritionnel à tous les enfants à risque, dans la ville de Zalingei et dans les quatre principaux camps de déplacés.
Cela consiste à distribuer des pots d’une pâte enrichie contenant les éléments essentiels à leur croissance absents de leur alimentation quotidienne.
Nous intervenons ainsi en amont afin de traiter de manière précoce la malnutrition sans attendre que ces enfants ne soient dans un état critique pour les prendre en charge.
Comment se déroule concrètement la distribution ?
A la mi-mai, nous avons d’abord recensé tous les enfants mesurant de 60 à 85 centimètres, ce qui correspond aux enfants âgés de 6 à 36 mois, tranche d’âge la plus touchée par la malnutrition.
Auparavant, nous avons effectué un travail important d’information et de sensibilisation auprès des populations et des différentes communautés présentes à Zalingei. Il a fallu expliquer à qui ce produit est destiné, sa composition et sa posologie. Près de 11 000 enfants ont été recensés et admis dans le programme.
La distribution a lieu une fois par mois dans 8 différents sites, dont un dans chacun des quatre camps de personnes déplacées. Trois équipes de cinq personnes sont ainsi mobilisées jusqu’au mois de septembre.
Pour la première fois en trois ans, MSF a dû étendre ses capacités d'hospitalisation à Zalingei et ouvrir des centres nutritionnels dans deux des principaux camps de déplacés.
Le nombre le plus élevé d’enfants malnutris se situe en effet au moment de la période « de soudure », entre deux récoltes. Pour les personnes déplacées, qui bénéficient de l’aide alimentaire, nous constatons le même phénomène.
Quel bilan devons-nous tirer de ces trois premières distributions?
Le bilan est positif. Les mères reviennent, à chaque distribution, chercher des pots pour leurs enfants. De plus, nous avons distribué des pots dans deux milieux bien différents : les camps de personnes déplacées et la ville de Zalingei.
Les produits, conditionnés en pot et particulièrement adaptés aux besoins nutritionnels des enfants en bas âge, ne demandent pas de moyens logistiques lourds et peuvent être facilement distribués.
Au final, même si nous avons dû faire face à des difficultés liées au contexte dans la mise en place de l’opération, distribuer quatre pots par enfant est une activité suffisamment simple qui nous permet de pouvoir espérer que d'autres acteurs puissent l'étendre à tous les enfants déplacés du Darfour.