Depuis le début du mois novembre, le nombre de malades du choléra dans la ville de Lubango est en constante progression - 1.427 à ce jour - et la létalité est très élevée. Face à cette nouvelle flambée épidémique, Médecins Sans Frontières lance une deuxième intervention d'urgence à Lubango, la capitale de la province de Huila. Et appelle les autorités sanitaires angolaises ainsi que les organisations internationales présentes dans le pays à prendre leurs responsabilités pour combattre l'épidémie.
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Enfant atteint du choléra
Dans un centre de traitement du choléra mis en place par MSF, un enfant est réhydraté par perfusion.
Angola, mai 2006, © MSF
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Une mobilisation indispensable
Depuis le début de l'année, selon l'Organisation mondiale de la santé, 58.138 cas et 2.382 décès avaient été enregistrés au 5 novembre. Onze des dix-huit provinces du pays avaient été touchées pendant la première épidémie qui s'était déclarée en février. Médecins Sans Frontières avait alors ouvert des centres de traitement du choléra dans plusieurs régions, et notamment à Lubango où près de 600 patients avaient été pris en charge. Puis l'épidémie semblant jugulée en juillet, les infrastructures et le matériel restants avaient été confiés aux autorités sanitaires pour leur permettre de faire face à une éventuelle dégradation de la situation. Maintenant avec l'arrivée des pluies, tous les quartiers de Lubango sont touchés par l'épidémie de choléra. Aussi Médecins Sans Frontières appelle à une action médicale immédiate.
« Il faut que les autres acteurs, en particulier ceux en charge de l'assainissement et de la distribution d'eau, soient plus actifs à Lubango », estime le Dr Andrei Slavuckij, responsable des opérations de Médecins Sans Frontières en Angola. « Aujourd'hui, 50 à 60 malades se présentent chaque jour au centre de traitement du choléra et, si des mesures de prévention ne sont pas prises d'une manière conséquente, ce nombre risque d'augmenter fortement. Les pluies ont redoublé, rendant encore plus difficile le travail des équipes. » En outre, des cas de diarrhées sanglantes ont été observés depuis une semaine et une enquête épidémiologique est en cours.
17 expatriés et 19 tonnes de matériel
Médecins Sans Frontières a dépêché en urgence à Lubango 17 expatriés, comme personnel médical et logistique, qui travaillent avec de nombreux Angolais. Un fret de 19 tonnes de matériel logistique, devant notamment servir au bon approvisionnement en eau de la ville, assuré en collaboration avec l'administration locale, a été expédié avec le matériel médical et les médicaments nécessaires au fonctionnement du centre de traitement du choléra.
Une autre équipe de Médecins Sans Frontières doit évaluer les besoins dans d'autres zones où l'épidémie s'est, semble-t-il, déjà propagée. A Ondjiva, la capitale de la province méridionale de Cunene, 394 malades se sont présentés à l'hôpital dont la capacité de prise en charge doit être examinée de toute urgence.