DEVELOPMENT OF NEW DRUGS FOR TB CHEMOTHERAPY - Overview and critical analysis of the current drug pipeline

Pas de nouveaux médicaments contre la tuberculose avant plusieurs années, si des actions décisives et concrètes ne sont pas entreprises dès aujourd’hui. Résumé : Le traitement standard contre la tuberculose disponible aujourd’hui est à la fois long et complexe. Il repose sur des médicaments développés il y a plus de 40 ans, et sa durée totale est au minimum de 6 mois. Ces quarante dernières années, rien n’a été entrepris pour l’améliorer. Cependant, après ces années d’immobilisme, des molécules alternatives sont actuellement en cours de développement, constituant une avancée pour l’amélioration du traitement de la maladie. Certaines compagnies pharmaceutiques se sont à nouveau engagées dans ce type de recherche. Mais une question demeure : les efforts entrepris actuellement seront-ils suffisants pour parvenir à une véritable révolution dans le traitement de la tuberculose, révolution pourtant indispensable pour, à terme, mettre fin au nombre élevé de victimes de la maladie ? Des investissements majeurs sont indispensables pour parvenir à ce que les connaissances scientifiques basiques sur la tuberculose se traduisent par de nouveaux médicaments. Des projets en cours plus importants Grâce à des modèles de Recherche et Développement (R&D) alternatifs, les projets en cours, comparés à ces 5 dernières années, comprennent un certain nombre de composés prometteurs. La « TB Alliance », un partenariat majoritairement financé par la Fondation Bill et Melinda Gates, a joué un rôle important en ce domaine, et est aujourd’hui associé à environ la moitié des recherches en cours sur de nouvelles molécules. De plus, la prise de conscience croissante des insuffisances de la R&D dans le domaine des maladies qui affectent essentiellement les pays en développement ont incité certaines compagnies pharmaceutiques à entreprendre des action de R&D sur une base « no profit-no loss » (pas de profit, pas de perte) et trois sociétés pharmaceutiques ont également entrepris des actions de R&D sur une base commerciale. Ces premières démarches permettent d’espérer que des médicaments comme la moxifloxacin, un antibiotique déjà existant, permettra de réduire la durée du traitement de la tuberculose, en passant de 6 mois à 4 mois, à l’horizon de 2010. Cela sera-t-il suffisant ? Cependant, si ces initiatives sont encourageantes, et ont montré qu’il était possible de réaliser des avancées dans le développement de médicaments contre la tuberculose, les efforts actuels ne sont pas suffisants pour parvenir à des améliorations radicales, notamment pour raccourcir la durée du traitement à quelques semaines, voire quelques jours, seul moyen de contrôler véritablement la maladie. Tout d’abord, il n’y a pas suffisamment de composés prometteurs dans les recherches en cours, si on les compare avec les autres projets de recherche sur des maladies qui touchent les pays riches, ce qui réduit d’autant les probabilités de découverte de combinaison de traitement entièrement nouvelles. De plus, la plupart des composés sur lesquels portent les recherches actuelles sont des dérivés de molécules qui existent déjà, ou bien agissent de la même manière que les médicaments utilisés aujourd’hui pour soigner la tuberculose. Même si c’est sans doute la manière la plus rapide de rendre disponible de nouveaux médicaments, cela accroît également le risque de résistance croisées, et, de ce fait, cela peut, à terme, rendre ces médicaments inefficaces. Enfin, les partenariats comme celui de la TB Alliance sont confrontés à de sérieuses difficultés financières lorsqu’il s’agit de passer de l’étape de la recherche à celle des essais cliniques. Car la majorité des financements de R&D sur les maladies négligées sont financées par des associations philanthropiques, les gouvernements ne contribuant qu’à 16% du financement de ce type de partenariat. De la recherche fondamentale à la mise au point de médicaments Malgré ces avancées, un problème important dans ce domaine concerne le fait que les connaissances sur la bactérie qui cause la maladie ne se traduisent pas dans des objectifs de recherche ciblés pour sélectionner de nouveaux composés. Pour les maladies comme le cancer ou les maladies cardiaques qui touchent les pays riches, les compagnies pharmaceutiques entreprennent des travaux de recherche fondamentale sur des molécules qui, à terme, peuvent conduire à des parts de marché rentables. Mais ce n’est pas le cas pour la tuberculose, où les compagnies pharmaceutiques sont peu disposées à prendre des risques et ne s’engagent que sur des projets que lorsqu’un composé prometteur a déjà été identifié. Il est indispensable de financer des projets de recherche ciblés, pour, à terme, permettre le développement de nouveaux médicaments. Ces financements doivent provenir du secteur public. Sans cet investissement, les modèles de partenariat existants et les efforts de l’industrie ne peuvent permettre de déboucher sur les découvertes capitales attendues et que soit développé, à terme, un traitement contre la tuberculose d’une durée de quelques semaines ou même quelques jours.

Notes

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