Des médicaments inefficaces en réponse
Malgré la gravité de l'épidémie, les malades ont le choix entre un
secteur privé où les soins sont payants et un secteur public de santé
où ils peuvent bénéficier de médicaments gratuits - notamment donnés
par l'Unicef - mais de moins en moins efficaces : ces médicaments
inscrits dans le protocole national (chloroquine + sulphadoxine
pyriméthamine - SP ou Fansidar® - en première ligne de traitement), et
qui ont été largement fournis par l'Unicef récemment (une commande de
750.000 $ a été envoyée) ne sont malheureusement plus suffisamment
performants pour combattre un parasite (en majorité le plasmodium falciparum) de plus en plus résistant.
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Paludisme
Les moustiques sont les vecteurs de la maladie. Des flambées
épidémiques de paludisme sont enregistrées en Afrique depuis 1998.
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Or, les exemples récents enregistrés ailleurs - des flambées
épidémiques de paludisme étant enregistrées en Afrique depuis 1998 -
montrent que les combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine
guérissent les malades et permettent de réduire la transmission du
parasite. Ces traitements sont aujourd'hui disponibles, et ont déjà
mené de nombreux autres pays à des changements de protocole nationaux:
Vietnam, Cambodge, Thaïlande, Laos, ou, plus récemment, la Zambie mais
aussi le Burundi.
Conscient
des problèmes croissants liés à l'utilisation des médicaments
classiques, le gouvernement éthiopien a d'ailleurs entrepris des études
de résistance dont les résultats sont attendus pour mars 2004. Dans
l'urgence, MSF demande l'autorisation d'utiliser immédiatement les
dérivés d'artémisinine en combinaison afin de répondre à cette grave
épidémie, en soignant les patients avec des médicaments qui ont fait la
preuve de leur efficacité, et qui permettront de sauver des vies.